Ilest vrai Dieu et vrai homme : deuxième Personne de la Trinité, il s’est incarné dans le sein de Marie pour notre Salut. Ce mystère est immense, il nous dépasse complètement, mais nous savons qu’il est au centre de l’histoire des hommes, et que nous sommes au moins capable de l’exprimer grâce aux paroles du Credo.

En lien avec la déclaration du Conseil permanent du 16 janvier 2014, le Conseil Famille et Société a publié le 17 janvier 2014, une réflexion intitulée Notre regard sur la fin de vie ». Ce texte, beaucoup plus long, cherche à faire saisir la complexité des questions que soulève la fin de vie et à aider les catholiques, particulièrement celles et ceux actifs dans le domaine de la santé, à entrer en dialogue avec leurs contemporains sur ce sujet question de l’euthanasie revient avec une certaine régularité dans le débat public. Nous y sommes tous sensibles parce que concernés à un moment ou un autre de notre existence, mais plus particulièrement les soignants, les proches des personnes en fin de vie et celles et ceux qui sont engagés dans la pastorale de la Santé, dans les Aumôneries des hôpitaux ou dans la pastorale des personnes handicapées. Accompagner des personnes en fin de vie et leurs proches, est une expérience qui fait naître beaucoup de questions. Dans des situations concrètes de grande souffrance, la position de l’Eglise catholique, qui refuse l’euthanasie et l’assistance au suicide, demande à être fondée et éclairée pour être reçue et expliquée à d’ cette perspective, en lien avec la déclaration du Conseil permanent du 16 janvier 2014, la note du Conseil Famille et Société souhaite partager quelques réflexions avec ceux et celles qui sont confrontés à ces situations de fin de vie et avec les acteurs catholiques dans le champ de la santé, souvent en situation de dialogue et de débat sur ces questions importantes. Se fondant sur ce que les chrétiens reçoivent de la Révélation en Jésus-Christ, ce document veut donc aussi prendre appui sur le terrain de la raison. En amont et indépendamment de tout projet législatif, le texte vise à faire saisir la complexité de l’accompagnement de la fin de vie où il s’agit à la fois d’entendre les souffrances individuelles et collectives qui s’expriment, de mesurer la difficulté à affronter la mort et la souffrance, et de rappeler le devoir impératif d’accompagner toute vie humaine. Ce faisant le Conseil Famille et Société poursuit sa contribution pour aider les chrétiens à entrer en dialogue avec leurs contemporains sur des sujets de société difficiles. C’est leur vocation d’être toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui les habite », et à le faire avec douceur et respect ». 1 Pierre 3, 15-16Après la loi du 22 avril 2005 révisant la législation relative aux droits des malades et à la fin de vie, on pouvait penser avoir atteint un sage équilibre mettant à l’abri pour l’avenir des dérives émotionnelles et des manipulations partisanes. La loi du 22 avril 2005, dite loi Leonetti », venait encadrer la fin de vie et les droits du grands principes de la loi Leonetti peuvent être résumés de la façon suivante 1. Demeure l’interdit fondamental de donner délibérément la Elle énonce l’interdiction de l’acharnement thérapeutique, c’est-à-dire l’obstination déraisonnable L. 1110-5 CSP alinéa 2 d’administrer des actes inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. »3. Le respect de la volonté du patient s’il est en état d’exprimer sa volonté doit être respectée pour apprécier le caractère déraisonnable » de certains actes médicaux. Sinon, c’est le médecin qui prend la décision, après avoir recherché quelle pouvait être la volonté du patient existence de directives anticipées, consultation de la personne de confiance, de la famille, et avoir respecté une procédure La loi fait obligation au médecin de soulager la douleur, de respecter la dignité du patient et d’accompagner ses proches. Quand les traitements curatifs cessent, la loi demande qu’on dispense les soins La protection des différents acteurs est assurée par la traçabilité des procédures des clivages politiques, elle avait été votée à l’unanimité, aussi bien à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat. Cette loi condamne donc l’obstination déraisonnable, encadre la limitation et l’arrêt des traitements, favorise les soins palliatifs et cherche à mieux prendre en considération la volonté de la personne malade. Elle accepte qu’un traitement destiné à soulager la douleur puisse avoir comme effet secondaire d’abréger la vie du malade, mais elle maintient l’interdiction de tout acte visant directement à provoquer la trois ans plus tard déjà, lorsque la commission parlementaire d’évaluation de la loi, dirigée à nouveau par M. Leonetti, rend son rapport de plus de 300 pages le 28 novembre 2008, la question du choix de la mort resurgit certains jugent les conclusions de la commission trop immobilistes. De fait, la question de l’euthanasie continue à interroger notre société à travers la présentation médiatique récurrente – et souvent tronquée – de certains cas tragiques, singuliers et très douloureux. A chaque fois, la gravité de la situation et la souffrance de la personne suscitent une émotion collective, souvent sciemment orchestrée, qui semble ne pouvoir se traduire que par une nouvelle demande de légalisation de l’ en 2012, des sondages font état de la volonté croissante d’une grande majorité des sondés de pouvoir demander que le médecin les aide à mourir en cas de situation de fin de vie jugée insupportable [1]. Depuis l’introduction de la question de l’euthanasie dans le débat public par le Manifeste de trois prix Nobel le 1er juillet 1974 [2], des propositions de lois sont régulièrement déposées par des députés ou des sénateurs qui souhaitent une évolution de la législation française. Dans les pays qui ont légalisé ou dépénalisé l’euthanasie, comme la Belgique, il serait illusoire de croire que le débat est clos au contraire, les demandes de réformes législatives se poursuivent jusqu’à envisager l’euthanasie pour les mineurs ou les personnes handicapées. Les citoyens se trouvent ainsi placés en état d’insatisfaction permanente devant les lois, même les plus soigneusement élaborées, car celles-ci se révèlent incapables de régler toutes les situations qui se constat invite à prendre la mesure des questions que soulève la médicalisation actuelle de la fin de vie. Il y a tout d’abord des difficultés humaines pour lesquelles aucune loi ne peut apporter de solution. Il s’agit ensuite d’évaluer quelques arguments avancés par les partisans de l’euthanasie et de l’assistance au suicide au regard de la complexité des situations de fin de vie. 1. Reconnaître l’importance et les limites de la loiLa question de la fin de vie est complexe et fait apparaître de graves divergences de vues sur le sens de la vie elle-même. Certains considèrent que le médecin respecte la dignité du patient en fin de vie lorsqu’il lui administre une injection létale ; d’autres pensent que le respect de la dignité de la personne passe par la mise en œuvre de soins palliatifs. Dans cette diversité d’approches, se jouent les choix éthiques déchirants entre la responsabilité sociale du corps médical et la demande de la personne en fin de vie. Des divergences profondes apparaissent dans la façon de considérer la personne dans sa dignité et ses d’autant plus insurmontables que la question de la fin de vie touche l’émotion de chacun devant la souffrance, – la sienne ou celle de l’autre -, face à l’épreuve de la dégradation physique et le sentiment de ne pouvoir rien faire. Une émotion qui vient parfois perturber le jugement les fins de vie sont de plus en plus médicalisées et solitaires et, selon les sondages, l’engagement religieux ne semble pas fondamental pour dessiner la frontière entre les partisans de l’assistance au suicide et ses opposants [3]. Comme chrétiens, vivant dans une culture qui refuse de reconnaître la mort et la souffrance comme parties intégrantes de la vie humaine, nous partageons bien les interrogations qui surgissent face à une fin de vie jugée interminable. Nous nous retrouvons en communion avec les femmes et les hommes qui, ne partageant pas notre foi, sont confrontés aux mêmes grandes questions de l’existence humaine, et manifestent le même souci de respecter la vie, de sa conception jusqu’à la mort naturelle. Nous croyons que la foi chrétienne est porteuse d’une vision de l’homme et d’un sens de l’existence qui peuvent être partagés avec d’autres. L’expérience suscitée par la foi contribue à révéler le sens de ce qu’est vivre, souffrir et mourir. C’est à partir de là que nous pouvons mieux cerner ce qui peut être demandé à la loi et ce qui relève d’autres registres. Difficultés nouvelles pour penser la mort aujourd’hui Penser la mort est une difficulté contemporaine. Certes, cette difficulté n’est pas nouvelle puisqu’elle était déjà abordée par les philosophes stoïciens, mais elle a tendance à s’intensifier dans un monde en pleine mutation et dans une société de plus en plus sécularisée qui a du mal à accepter la finitude naturelle. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette difficulté croissante. Il y a d’abord l’impossibilité individuelle de se représenter sa » mort. Freud soutenait à cet égard que la mort propre est irreprésentable et aussi souvent que nous en faisons la tentative, nous pouvons remarquer qu’à vrai dire nous continuons à être là en tant que spectateur ». D’où l’idée que personne ne croit à sa propre mort, et que dans l’inconscient chacun de nous est convaincu de son immortalité [4]. » Le déni de la mort est ainsi lié à l’irreprésentable de sa propre mort, mais aussi à l’angoisse devant la perte du proche. Le sujet occidental aurait d’autant plus tendance à se protéger de l’idée de la mort, que le confort de la vie contemporaine s’accommode mal de la radicalité de la perte. Le fait qu’il n’y a plus rien à faire et que la séparation est définitive, nous renvoie à nos limites et à notre finitude, d’où une difficulté à faire face à la mort. Il y a ensuite la disparition des rites sociaux du deuil. La ritualité collective autour de la mort s’est effacée de la cité il n’y a plus de veillée autour du mourant, plus de signes extérieurs pour les personnes en deuil, plus de représentation collective de la mort banale, avec, au contraire, une intensité émotionnelle et médiatique très significative autour des morts brutales. Notre société recherche de nouveaux rites face à la mort comme, par exemple, celui du rassemblement et de la marche blanche. Cependant, ce sont davantage des exutoires de l’émotion collective et de l’indignation qu’une prise en charge de la confrontation à la mort. S’il soutenait l’irreprésentabilité de la mort de l’inconscient, Freud exhortait cependant à faire à la mort la place qu’elle devrait avoir dans nos pensées conscientes. Une préparation à la mort est nécessaire pour sortir de l’illusion d’y échapper. C’est un enjeu essentiel de l’accompagnement en fin de vie de la personne malade et de ses proches. La pensée de la mort, et plus précisément l’élaboration d’outils psychiques et de valeurs communes concernant l’affrontement de chacun à sa propre mort, est en déficit. La pauvreté rituelle des cérémonies de funérailles pour ceux qui n’ont pas de références religieuses en est une illustration. En parallèle, les travaux des psychologues sur le cheminement subjectif du deuil sont nombreux, et s’affirme davantage aujourd’hui le vœu de mettre en place un accompagnement personnalisé des personnes en deuil. C’est en soi positif, mais cette privatisation du deuil, corrélative de l’absence de rites sociaux du deuil, ne facilite pas l’élaboration d’une pensée collective de la mort. La revendication d’euthanasie et d’assistance médicale au suicide intervient dans ce contexte d’une privatisation de la mort et d’un affrontement très autarcique de chacun à sa propre mort. Cet affrontement semble accusé par le fait qu’aujourd’hui 58 % des personnes décèdent dans un établissement de santé, loin de leurs proches. Mais est-ce qu’une loi peut aider à mieux penser la mort et à réinventer des rites sociaux de deuil ? Maintenir les relations jusqu’au bout La solitude devant la mort est source d’angoisse. La solitude des mourants est, selon l’expression du sociologue Norbert Elias, un des signes majeurs de la froideur culturelle occidentale ». Froideur des fins de vie médicalisées où la technicité peut se révéler sans âme » [5]. Froideur des fins de vie vécues dans l’isolement quand la structure familiale fragilisée et éclatée ne peut plus prendre en charge les malades, les handicapés et les personnes âgées. Notre société individualiste a du mal à imaginer la manière d’être présent dans ces derniers moments de la vie, souvent expulsés de la cité. S’il n’existe pas nécessairement une manière de bien mourir, le vrai respect de la dignité humaine exige de mourir en sachant qu’on demeure relié aux autres. Une partie des demandes d’euthanasie pourrait s’inscrire dans cette peur – qui n’est pas dénuée de fondements – de ne pas demeurer jusqu’au bout relié au monde des vivants. L’intitulé du Rapport de la Commission de réflexion sur la fin de vie dirigée par le Professeur Didier Sicard et présenté au Président de la République le 18 décembre 2012, Penser solidairement la fin de vie, est à ce titre indicateur de ce souci. L’homme est un être relationnel. Chaque être humain naît d’une relation et se construit en tant que personne à travers les relations qu’il tisse avec d’autres. L’interdépendance est constitutive de l’être humain. L’autonomie et la liberté n’existent pas en faisant abstraction des autres mais uniquement dans une relation ajustée aux autres. La dépendance d’un nouveau-né fragile et vulnérable ne pose de problèmes à personne. En revanche, la dépendance d’une personne âgée est souvent perçue comme dégradante. Cela provient, notamment, de l’idéal totalitaire de la santé du corps qui prévaut dans notre société et qui plonge dans l’exclusion tous celles et ceux qui ne participent pas de cet idéal de la perfection physique et de l’éternelle jeunesse. Combattre cette exclusion passe par une mise en cause de ce diktat, solidement ancré dans l’imaginaire collectif et quotidiennement entretenu par les publicités. Il s’agit de faire valoir la priorité de la relation avec la personne. Pour le chrétien, quand bien même la personne serait atteinte d’une maladie ou d’un handicap altérant ses capacités cognitives et relationnelles, il ne serait pas possible de la déclarer morte socialement ». La foi chrétienne nourrit la conviction que la valeur de la personne n’est pas attachée à son utilité ni à une liste de qualités physiques, intellectuelles qui lui permettent d’entrer en relation. Mais ce n’est pas là une conviction particulière aux chrétiens ; ces mêmes principes fondent la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ainsi que la déontologie médicale. Les uns et les autres, nous attestons une fraternité en humanité qui demeure, y compris en fin de vie, lorsqu’une personne est entièrement remise entre les mains d’autrui. Face à cette situation, les chrétiens sont appelés à faire mémoire de Jésus, crucifié hors de la ville Jean 19, 20, comme s’il était mis au ban des relations humaines et qui, ressuscité des morts, devient le contemporain de chaque être humain. Nul désormais n’est plus seul, même au moment de sa mort. Le Christ est à ses côtés. Les chrétiens se reconnaissent requis de manifester concrètement la proximité du Seigneur par leur présence fraternelle auprès de la personne en fin de vie. Ils attestent ainsi qu’elle demeure, jusqu’au bout, membre de notre humanité sauvée, et accompagnée par Celui qui nous fait passer dans la Vie en Dieu. Accompagner la fin de vie implique alors d’accueillir la dépendance physique et psychique comme inhérente à notre condition humaine. Cette dépendance heurte notre vision idéalisée de l’homme, mais elle ne fait pas obstacle à la relation, même si elle peut l’altérer. Les soins palliatifs ont justement pour objectif de ré-institutionnaliser la relation en fin de vie, et d’offrir une présence humaine aimante et apaisante dans les derniers moments. Que peut faire une loi pour maintenir la relation entre les personnes ? Entendre et situer les souffrances La demande actuelle d’un droit de hâter la mort et de bénéficier de l’assistance au suicide se fait entendre à différents niveaux. Il faut distinguer la demande sociale ou collective et la demande concrète d’une personne en fin de vie. Une demande sociale d’en terminer avec la souffrance La demande présente dans les sondages, souvent orchestrée, est une revendication sociale dont l’un des arguments principaux tient au sentiment d’impuissance et de révolte devant les douleurs mal soulagées de certaines fins de vie. Les concepts d’euthanasie ou d’assistance au suicide servent à exprimer le geste d’abréger volontairement et directement la vie quand celle-ci est jugée intolérable ou inutile. La question de la fin de vie devient le révélateur d’une société qui n’arrive plus à se situer devant la souffrance. La médecine contemporaine offre une gamme de traitements sophistiqués pour soulager cette douleur tout en reconnaissant que certains analgésiques puissants peuvent raccourcir la vie du patient et supprimer sa conscience. Déjà, en 1957, le pape Pie XII déclarait à des médecins qui lui demandaient si l’on pouvait, en fin de vie, utiliser des narcotiques qui risquaient d’abréger la vie S’il n’existe pas d’autres moyens et si, dans les circonstances données, cela n’empêche pas l’accomplissement d’autres devoirs religieux et moraux oui.» Dans le même esprit, la loi Leonetti permet d’utiliser toutes les ressources de la médecine pour soulager la douleur de la personne en fin de vie, même lorsque l’emploi de telles substances peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie. Mais, comme le reconnait le dernier rapport Sicard de décembre 2012, il est vrai que le maniement concret » de ces traitements antidouleur laisse à désirer » et que tous les français ne sont pas égaux devant le traitement de la douleur en fin de vie [6]. Ce rapport appelle avec justesse à mettre en œuvre une véritable justice sociale dans le domaine de l’accès aux soins palliatifs. Il invite à ne pas séparer curatif et palliatif, à proposer des soins de support » à toutes les étapes. Ainsi, le projet des soins palliatifs s’inscrirait dans une globale culture du soin » dans laquelle la mission des acteurs pastoraux trouve sa place avec les autres accompagnants qui entourent la personne. La demande d’un sujet ou de son entourage Beaucoup de personnes en fin de vie affirment que leurs souffrances ne sont pas contrôlées, qu’elles ne participent pas aux décisions médicales qui les concernent et se sentent ainsi abandonnées. La supplication d’en finir est alors celle d’une personne singulière à un moment donné de son histoire où elle se prononce sur une qualité de vie et sur le sens d’une existence. Cette révolte devant la douleur de la personne en fin de vie, concerne aussi le groupe qui accompagne l’agonisant. Il suffit d’écouter ceux qui accompagnent des personnes très proches dans leur agonie pour percevoir l’intensité douloureuse du partage émotionnel, de l’affrontement au délabrement corporel et à la demande affective, parfois importante, du mourant. La souffrance en jeu dans les demandes d’euthanasie n’est donc pas seulement la douleur du mourant. Elle doit être resituée dans un jeu de relations où le sujet en fin de vie affecte ceux qui l’entourent. La demande d’euthanasie est alors à contextualiser. Ainsi, si certaines demandes viennent effectivement des personnes elles-mêmes, d’autres viennent explicitement des proches du patient. Il existe souvent une interaction complexe entre la personne, sa famille, et le personnel soignant. Souvent les soignants ressentent que se jouent des sentiments contradictoires dans les échanges avec les personnes malades et leurs familles. Dans ces périodes douloureuses de fin de vie, les équipes soignantes se sentent souvent seules, affrontées aux limites de l’hyper-technicité de la prise en charge et à la forte pression d’une médecine qui pourrait tout. Les soignants ont besoin d’être soutenus dans les décisions qu’ils ont à prendre pour accompagner la fin de vie. Dans les cas où le sujet est encore conscient, qu’en est-il de sa propre perception du poids des attentes, de la lassitude et des problèmes de son entourage ? Exprimer le désir d’en finir est parfois le symptôme de la souffrance de tout un groupe dont la personne en fin de vie se fait porteuse. Quelles que puissent être les évolutions législatives, aucune loi ne pourra lever nos appréhensions devant la mort ou instituer des rites sociaux pour affronter le deuil. Elle ne viendra pas apaiser notre angoisse devant la solitude ou nous dire comment maintenir les liens avec ceux qui sont en fin de vie. Elle ne pourra pas davantage supprimer nos souffrances lors de la maladie ou la perte d’un être cher. Il faut donc sortir de l’illusion qu’une loi, une solution technique simple, puisse régler la complexité de la vie. Aujourd’hui, en interdisant l’acharnement thérapeutique, parlant à ce propos d’obstination déraisonnable, la loi Leonetti garantit la liberté pour les soignants d’imaginer des réponses adéquates aux situations de souffrance, souvent favorisées par la solitude. Toutefois, autant il est nécessaire de souligner les limites des solutions que la loi peut apporter, autant il est légitime d’examiner et d’évaluer les arguments avancés par ceux qui militent en faveur d’une légalisation de l’euthanasie ou de l’assistance au suicide. 2. Peser les arguments présents dans le débat Dans les arguments exprimés en faveur de l’euthanasie ou de l’assistance au suicide revient fréquemment le suivant si la société s’autorise à prolonger la vie grâce aux interventions d’une médecine de pointe, pourquoi n’aurait-elle pas le pouvoir de hâter la mort ? On considère alors que le geste technique de hâter la mort serait le mode inversé de la culture et de la logique de l’acharnement thérapeutique qui révèle une médecine incapable de reconnaître la mort comme inhérente à la vie humaine. Les objectifs de la médecine On comprend alors pourquoi l’euthanasie et l’assistance au suicide se parent des couleurs de la compassion face à une médecine qui affirme servir la qualité de la vie mais resterait impassible face aux douleurs trop fortes et aux corps gravement altérés. Face à cette situation, des questions ne manquent pas de surgir dans l’opinion publique. Le propre de la médecine moderne qui reconnaît l’autonomie du malade n’est-il pas de répondre aux besoins du patient ? Pourquoi, dans un contexte où les objectifs de la médecine sont définis en fonction des exigences de l’autonomie du patient, s’opposer à la demande d’un malade en fin de vie ? Face à ces questions, on saisit que mettre un terme à la vie des hommes et femmes en fin de vie n’est qu’une réponse partielle et partiale à un problème de fond, celui de l’objectif de la médecine à l’égard des personnes en fin de vie. [7]» Or, il convient de s’entendre sur les objectifs de la médecine au sein de la société. Si on envisageait de hâter la mort d’un patient en fin de vie, ce serait un professionnel de santé qui poserait le geste et en porterait la responsabilité. Son geste ne serait pas privé mais public, au sein d’une société qui délimiterait le consentement éclairé du patient et la déontologie du corps médical. En demandant à la loi d’autoriser l’euthanasie ou l’assistance au suicide, on demanderait à la collectivité d’acquiescer à la mort de la personne en fin de vie et de conférer aux soignants le pouvoir de donner la mort. Cela n’est pas neutre. Le pouvoir de donner la mort entre en conflit avec le devoir universel de soins et d’accompagnement de la médecine. La mort d’une personne, parce qu’elle vit en relation avec les autres, affecte aussi le corps social. La loi, votée au nom du peuple français, deviendrait l’expression d’un nouveau contrat social admettant que certains ont droit de donner la mort pour répondre à des raisons d’ordre personnel et que certaines vies ne vaudraient plus la peine d’être vécues. La loi viendrait à la fois remettre en cause la déontologie médicale art. 38 [Le médecin] n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort », l’engagement solidaire des soignants, le contrat social défendant la valeur de toute personne quel que soit son état, et l’ambition politique du soin des personnes vulnérables. Un respect de la conscience et de la liberté Un autre argument en faveur de l’euthanasie présente celle-ci comme relevant de la liberté et de l’autonomie d’une personne qui fait son choix en toute lucidité, et hors de toute influence. Cette décision se réclame d’une conscience éclairée qui s’opposerait aux vieux tabous judéo-chrétiens du refus de l’euthanasie. Nous sommes en droit de nous interroger pour savoir si, dans les circonstances données, la conscience n’est pas émoussée par la souffrance. Car, bien souvent, la demande d’un patient d’en finir avec la vie intervient dans le contexte d’une douleur estimée insupportable. Il arrive aussi qu’elle soit suscitée par le refus d’une dégradation corporelle ressentie comme une perte de dignité. Les proches eux- mêmes sont épuisés, en ces fins de vie qui s’éternisent parfois en raison des progrès médicaux ils peinent à endurer jusqu’au bout la souffrance de ceux qu’ils aiment. Si la loi laissait apparaître l’euthanasie et l’assistance au suicide comme une possibilité d’épargner à la famille la charge de leur proche, elle renforcerait chez cette personne le sentiment de rejet social et le désir de mourir, affectant ainsi sa liberté. Il s’agit donc d’analyser ce qu’il en est de la liberté des plus fragiles. Face à une décision de vivre ou de mourir, ceux qui peinent à porter leur vie et se trouvent seuls sont parfois conduits à croire que la seule possibilité serait d’en finir. Une décision de liberté peut-elle se satisfaire de l’absence de réelle alternative ? Que dire par ailleurs, de ceux qui, en difficulté psychique voire en situation de pathologie mentale, sont affectés de pathologie de la liberté et de la décision ? Comment évaluer surtout la plus ou moins grande privation de liberté de celui qui demande l’euthanasie ? Ne faut-il pas plutôt chercher, dans une démarche de solidarité, à éclairer la liberté de choix de la personne – au niveau du choix des soins, de l’accompagnement, de la sédation de la douleur – que de lui octroyer rapidement, à la demande », une solution technique rendue nécessaire par un contexte appauvri en possibilités ? L’euthanasie serait alors plus l’expression d’une situation sans issue que d’une liberté qui se détermine en fonction d’une alternative dont les termes seraient équilibrés. La liberté de pouvoir demander l’euthanasie contredit ce qu’est fondamentalement la liberté. Un respect de la dignité L’argument le plus employé pour revendiquer la légalisation de l’euthanasie et de l’assistance médicale au suicide est celui du respect de la dignité humaine. Les associations qui militent pour cela depuis une quarantaine d’années, disent le faire au nom d’une mort digne » alors que les initiateurs des soins palliatifs revendiquent aussi le respect de la dignité de la personne en fin de vie. C’est dire que si tous sont d’accord pour reconnaître que toute personne humaine mérite le respect, la façon de l’honorer est plurielle dans le cas des grands souffrants en fin de vie. Deux normes de comportements opposées pourraient ainsi être légitimées dans notre société pluraliste au nom du respect de la dignité de la personne l’euthanasie et les soins palliatifs. On comprend le désarroi de nos contemporains troublés par ce pluralisme de comportements tributaire d’anthropologies différentes passées sous silence dans l’accord tacite autour de la valeur de la dignité humaine. C’est donc que la dignité humaine ne signifie pas la même chose pour tous. On comprend aussi, à partir de là, comment dans les sondages, les croyances qui fondent les anthropologies peuvent apparaître des facteurs secondaires puisque leur lien avec une conduite régulée, visible et consensuelle s’affaiblit. Or, si on ne peut plus présupposer que, dans notre société, nous partageons une unique vision de la dignité de l’homme, il nous faut comme chrétiens approfondir et témoigner comment notre foi au Christ vient nous ouvrir à une conception de l’humain qui détermine une manière singulière d’aborder la question de la dignité humaine. Elle est attachée à la condition de l’homme comme créature, qui dans sa nudité, son dénuement, y compris en Celui qui n’avait plus figure humaine, et son apparence n’était plus celle d’un homme » Isaïe 52, 14, demeure pourtant humain dans son rapport constitutif à Dieu Son Père et à ses frères en humanité. En celui qui n’a pas encore accédé au langage ou celui qui l’a perdu, en celui dont la liberté est entravée ou diminuée par une cause psychique ou physiologique, tout homme est invité à reconnaître malgré tout un frère en humanité qui doit être respecté sans condition. Il y a quelque chose d’extrême dans une telle attestation de la dignité humaine. C’est la portée de la parabole du jugement dernier Evangile selon Saint Matthieu, chapitre 25 et du visage du crucifié. C’est dans la foi et les sacrements que nous percevons l’énigme de la valeur de tout être humain, véritable icône du Christ. Quand c’est possible, pour ceux qui se réfèrent à la foi chrétienne, la prière partagée, la célébration d’un sacrement communion eucharistique, pardon, sacrement des malades surtout lorsqu’ils associent des membres de la famille, des proches, peuvent être des moments intenses et apaisants pour tous à l’approche de la fin de vie. C’est la foi qui, par la conversion, peut nous aider à inventer les pratiques du respect de la dignité des plus vulnérables de notre société. Le témoignage des chrétiens et la façon dont ils approchent la personne en fin de vie, qu’ils soient membres de la famille, soignants ou agents pastoraux, est ici essentiel. Leurs motivations se conjuguent avec celles des humanistes qui se réfèrent à l’impératif moral de Kant Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen [8]. » Réclamer l’assistance au suicide impliquerait autrui dans une décision pour soi-même. La liberté de l’autre serait ainsi directement impliquée dans une solidarité pour la mort et non dans une solidarité pour le soin. Honorer la dignité absolue de la personne humaine est un appel à prendre soin de la dignité de l’autre, à créer les conditions de dignité de la fin de vie. A-t-on assez remarqué que l’invention des soins palliatifs a mûri sur ce terreau ? En conclusion le devoir d’accompagner les plus vulnérables Respecter l’être le plus vulnérable, ne pas faire peser sur lui un sentiment de culpabilité d’être encore-là malgré le prix des soins, se rendre présent à l’autre abandonné, se vouloir frère en humanité, faire tout pour soulager les souffrances de la fin de vie, telles sont des attitudes qui appartiennent à notre tradition et qui nous amènent à pousser plus loin le questionnement sur la solution que représenterait l’assistance au suicide. L’expérience des soins palliatifs est éclairante. Par-delà le contrôle de la douleur, ils remettent au sein d’un réseau de véritable compassion la personne qui vivait l’abandon ou l’humiliation de sa condition et permettent à la vie de mûrir quand la fin se fait toute proche. L’expérience du mourir se trouve ainsi intégrée comme moment sensé de l’existence qui demeure inscrite jusqu’au bout dans un lien social, en solidarité avec des compagnons d’humanité. Légiférer sur la fin de vie nécessite de sauvegarder cette ambition politique de solidarité. C’est pourquoi, nous devons sortir de l’idée, permettant d’évacuer sans doute notre propre angoisse de mort, d’une réponse technique à un problème à résoudre ». Une loi n’évitera pas – le contraire serait dramatique pour la condition humaine – le débat moral du personnel soignant, ou la souffrance des proches. La confrontation à la mort est, dans tous les cas, une souffrance, pour le patient bien sûr, mais aussi pour les accompagnants. Nous devons ainsi tenter de regarder en face une vérité douloureuse quelles que soient les mesures prises pour hâter la mort ou pour soulager l’agonie, nous ne pourrons évacuer la souffrance du mourir, qui n’est pas seulement constituée de la douleur du corps mais aussi de ce travail de deuil de soi et de la relation à autrui que nous aurons tous à vivre. Cette souffrance du mourir, le christianisme ne la nie pas, mais il pense qu’elle peut être affrontée avec d’autres dans le cadre d’une conception de l’être humain comme fondamentalement en relation, et dont la dignité demeure inaliénable. Cette vision de l’homme s’enracine pour les chrétiens dans le changement de perspective que la mort et la résurrection du Christ ont apporté au sens même de la mort humaine. La constitution pastorale Gaudium et spes l’atteste C’est donc par le Christ et dans le Christ que s’éclaire l’énigme de la douleur et de la mort qui, hors de son Evangile, nous écrase » 22, 6. Cependant, cette approche peut faire sens pour d’autres. Les chrétiens la défendent dans le débat actuel sur la fin de la vie parce qu’ils pensent qu’elle peut apporter une aide réelle à ceux qui souffrent et à une société qui a du mal à envisager la fin de vie comme un fait concernant au premier chef la solidarité humaine avec tous. Cela rejoint la conclusion du rapport Sicard qui souligne qu’il serait illusoire de penser que l’avenir de l’humanité se résume à l’affirmation sans limite d’une liberté individuelle, en oubliant que la personne humaine ne vit et ne s’invente que reliée à autrui et dépendante d’autrui. Un véritable accompagnement de fin de vie ne prend son sens que dans le cadre d’une société solidaire qui ne se substitue pas à la personne mais lui témoigne écoute et respect au terme de son existence ». C’est également en ce sens que le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, a exprimé ce souhait avant de légiférer encore, qu’on se demande si ce serait pour donner un signe plus grand du respect de la personne humaine, d’une solidarité avec elle ou bien plutôt celui d’un nouvel affaissement de nos solidarités familiales et sociales, exigeantes parfois, porteuses de fruits toujours. »[ 9] Pour le Conseil Famille et Société [10], le 17 janvier 2014, Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, président.

Lamort est du domaine de la foi. Vous avez bien raison de croire que vous allez mourir bien sûr ; ça vous soutient. La mort est du domaine de la foi.pdf. Download PDF • 236KB. 55 vues 0 commentaire. Vous n'aimez plus ce post. Posts récents Voir tout. Joseph ROUZEL, Bris/collages. Écrire, toujours le ratage de l’objet, sa fuite dans les décombres et les ruines. Ça n’advient que
Jacqueline Kelen propose une méditation fervente sur la mort et l’ensevelissement du Christ. Mise au tombeau de Jacqueline Kelen Salvator, 144 p., 14 € Qui entre dans la chapelle du Sépulcre, située en contrebas du chœur de l’église de Chaource Aube, est saisi par la mise au tombeau monumentale qui s’y trouve. Autour du Christ gisant dans un linceul, se tiennent debout Marie, sa mère, soutenue par le disciple Jean, Marie-Madeleine et son vase de parfum, Marie Cléophas la sœur de Marie, et Marie Salomé la mère des apôtres Jacques et Jean. Ce sont les trois femmes qui selon l’Évangile ont assisté de loin à la mort de Jésus. A la tête et aux pieds du Christ, Joseph d’Arimathie et Nicodème portent le drap sur lequel repose son corps inerte, prêt à être enseveli. Ce genre particulier de sculpture a été très répandu au XVe et au XVIe siècles. Vision consolatrice Selon Jacqueline Kelen, on dénombre encore 450 Mises au tombeau en Europe ». Loin d’être lugubres, ces représentations sont au contraire imprégnées d’une certaine paix. Elles invitent à la méditation. On est au soir du vendredi de la Crucifixion, et bientôt commence le Sabbat, jour de repos et de bénédiction. C’est un temps d’attente et d’espérance et, déjà, une vision consolatrice », écrit l’auteure en introduction. Cette vision lui a inspiré une fiction spirituelle dans laquelle les sept personnages prennent à tour de rôle la parole. Le procédé n’est pas nouveau. Jacqueline Kelen l’avait déjà employé dans son livre sur la parabole du fils prodigue Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien Cerf pour lequel elle reçut le prix de la liberté intérieure en 2020. Elle offre à nouveau ici une variation littéraire comme différentes voix composent un requiem. On reconnait ainsi le cri béant et pudique de la mère transpercée par le glaive annoncé par le vieux Syméon lors de la Présentation de Jésus au temple, mais il y a aussi le timbre passionné de l’amoureuse, et celui empli de tristesse de l’ami très cher. Chacun relit son histoire avec Jésus, se heurte à la mort, bute sur la même question Peut-on enterrer le Vivant ? » Les personnages secondaires sont traversés de doute et de remords. Trop tard, on se rend compte des paroles de gratitude et de tendresse qu’on n’a pas prononcées, des regards de bonté que l’on a omis », avoue Nicodème avant d’ajouter plus tard je suis déchiré. Mais j’attends. » Face à la mort d’un proche, croire en la résurrection relève du fil ténu de la foi. À l’approche de la Semaine sainte, cette lecture permet d’entrer dans le récit de la Passion et de la mort du Christ de manière profondément humaine en s’identifiant à l’un ou l’autre personnage. Elle peut rejoindre aussi toute personne confrontée à un deuil. Thèmes associés
Puisquela peine de mort a été abolie en France - on se demande bien pourquoi d'ailleurs -, puisque l'on ne peut pas le renvoyer au bagne ou dans un quelconque Guantánamo, il ne reste plus qu Du sein des églises remonte souvent cette question Pourquoi ne voit-on plus les miracles ? – Nous ne pouvons pas accuser Dieu puisqu’il ne change pas dans sa fidélité, dans sa bonté, … et le sacrifice de Christ est toujours suffisant pour notre salut et notre guérison. – Nous ne pouvons pas accuser le monde de ce fait puisque Dieu est souverain et qu’il fait ce qu’il veut. Par contre, la matérialisme de notre monde nous a entrainé dans une attraction des choses terrestres et non plus des trésors célestes. – Nous ne pouvons accuser le diable car Dieu est plus puissant et que Jésus nous donne la force de lui résister. Cependant, nous nous sommes peut-être laissés gentiment endormir, tenter par les alléchantes propositions dans nos pensées de ne plus faire d’effort dans le domaine spirituel et de nous reposer sur nos acquis. -> Nous pouvons donc en conclure qu’il faut nous accuser, nous, chrétiens, non pas pour nous accabler mais pour nous faire prendre conscience qu’il faut nous réveiller et que l’on a perdu certaines fondamentaux. Arrêtons de chercher à droite ou à gauche de nouvelles solutions pour appâter les âmes » et revenons à l’évidence il nous faut d’abord croire, avoir la foi ! Avant la prière car si nous prions sans croire, notre prière est vaine. Croyons que rien n’est impossible à Dieu, croyons en SA parole, croyons au Saint-Esprit envoyé pour nous, croyons à la puissance de délivrance, de salut et de guérison qui se dégage du sacrifice de la croix de Christ ! Dieu nous appelle à nous réveiller et à croire totalement ! Et si nous croyons, nous pourrons alors voir les miracles en priant avec foi, dépendant de sa grâce… Hébreux 116 Or sans la foi, il est impossible de lui être agréable car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » Voici ci-joint la prédication apportée au Refuge intitulée Le défi de la foi » fais partie de la série Les défis du chrétien au XXIème siècle » Benjamin LAMOTTE Benjamin LAMOTTE Pasteur en région parisienne, Benjamin est le fondateur de Vital Radio et initiateur de projets de partage de l'Evangile comme Spirit of Word. Il aime communiquer sa passion pour Dieu et pour sa Parole. 157 articles Sipour les musulmans, ces interdits relèvent du domaine de la foi ou de l'absolu, ils restent pour l’homme occidental difficilement justifiables et peuvent constituer pour lui une barrière culturelle s’opposant même aux fondements laïques de la société moderne. Le porc et les autres viandes. 3. Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a Un ensemble de trois volumes se penche sur les fins dernières », un thème essentiel, quoique trop négligé aujourd’hui, pour la foi chrétienne L’ENFER. Affronter le désespoir LE le feu d’amour LE PARADIS. Goûter la joie éternelle de Jean-Marc BOT Éditions de l’Emmanuel, 2014, 9,90 € respectivement 168 p., 144 p. et 176 p. Voilà bien un véritable défi que de vouloir écrire aujourd’hui un livre entier consacré à chacun de ces sujets que sont l’enfer, le purgatoire et le paradis, et dans cet ordre-là correspondant à la célèbre Divine Comédie ! Disons sans attendre que le Père Jean-Marc BOT, prêtre du diocèse de Versailles, ancien curé de la cathédrale, actuel curé de St-Germain-en-Laye, l’a brillamment relevé avec ce triptyque, d’ailleurs déjà paru chez le même éditeur en 2002-2003, sous des sous-titres néanmoins un peu différents. Les fins dernières » négligées En effet, ces thèmes qui relèvent en plein de ce que l’on appelle les fins dernières » ont sans doute été trop abordés au cours des siècles précédents, avec parfois des excès divers et variés dans le moralisme, par exemple, ou les descriptions soient effrayantes, soit lénifiantes, de telle sorte que l’on en parle plus guère depuis quelques décennies et c’est bien dommage car il s’agit bien là d’aspects de la foi chrétienne qui ne sont pas de simples détails… Par exemple, il est devenu rare en ce début du vingt-et-unième siècle qu’un prêtre ou diacre développe longuement ces sujets-là dans son homélie dominicale et, ce, même quand les textes bibliques proposés s’y prêteraient plutôt bien ! Sensibilité spirituelle et sens littéraire Tant qu’à faire, le prend ses sujets de front, sans précaution particulière, avec toujours un ancrage fort tant dans l’Écriture Sainte que dans la Tradition de l’Église, y compris jusqu’au Catéchisme de l’Église catholique, assez souvent cité. Mais, oserais-je dire, cela ne saurait point suffire pour une pareille thématique somme toute assez délicate à traiter. Une grande sensibilité spirituelle est là bien nécessaire de même qu’un sens littéraire et poétique fortement affirmé, sans pour autant tomber ni dans la mièvrerie, ni dans la boursouflure. Et c’est sans doute là que notre auteur est décidément très bon ! Enfer En même temps, il assume une parole forte, comme dans le premier volume sur l’enfer où il n’hésite pas à titiller des théologiens, pourtant des maîtres dans leur discipline, comme le cardinal Hans Urs von Balthasar ou François Varillon, qui ne parlent pas assez, selon lui, de la réalité de l’enfer ; même Péguy est égratigné au passage, et il préfère s’appuyer sur quelques belles figures mystiques, surtout des femmes d’ailleurs, comme Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Angèle de Foligno ou Maître Eckhart ; tout de même, le cardinal Journet et Maritain trouvent grâce à ses yeux ! Purgatoire Dans le second volume sur le purgatoire, plus court, et, pour cause, moins enraciné dans la Bible, référence est faite aux papes du Moyen-Age ou au concile de Trente ; sur le plan historique, Bot s’appuie plutôt sur Jacques Le Goff et sa célèbre Naissance du purgatoire, sur le plan théologique plutôt sur François Varillon, mais, dès les premières pages, on sent bien que sa référence de prédilection en la matière est Dante ! Un des chapitres offre ici une belle réflexion sur la mort ; le dernier, peut-être parfois un peu hasardeux, souhaite répondre à cette question qui intéresse, voire parfois trouble, encore plus d’un catholique Comment aider les âmes du purgatoire ? » Paradis Enfin, dans l’ultime tome sur le paradis, il ouvre à nouveau un débat historique un peu oublié aujourd’hui, la controverse entre deux papes qui se sont succédé au 14ème siècle Jean XXII qui se trompa en soutenant, contrairement à la Tradition, que les âmes des défunts arrivés à la perfection n’entraient pas immédiatement après la mort dans la vision béatifique » ; heureusement, juste après lui, Benoît XII rectifia le tir en définissant une position théologique plus conforme à la tradition ! Mais, heureusement, ce petit livre ne fait pas que citer de telles controverses, ce qui pourrait paraître bien aride ! Non, puisqu’il évoque avec beaucoup de sensibilité spirituelle deux grands saints de notre Eglise dans leur désir d’absolu, que sont Augustin et Thérèse de Lisieux, si différents pourtant l’un de l’autre ! Qui plus est, il fait aussi judicieusement référence à de beaux textes d’écrivains, d’hier ou d’aujourd’hui, comme, bien sûr et d’abord, Dante mais aussi Lamartine, Victor Hugo, Baudelaire, Mallarmé, Claudel, Jean Guitton, Marie Noël, mais aussi François Cheng ou Christian Bobin, et même Philippe Sollers ! Dans un autre art, Messiaen est aussi joliment évoqué. Souvent, et c’est aussi original et appréciable, les chapitres se finissent par un poème écrit par Jean-Marc Bot lui-même. Enfin, le dernier chapitre est tout entier consacré à un sujet qui fut longtemps sensible, à savoir le sort des enfants morts avant d’avoir été baptisés. DAVID ROURE Toutes nos recensions peuvent être facilement retrouvées grâce à notre index par nom d’auteur régulièrement mis à jour. Dominique Greiner Thèmes associés
Nosélites économiques et politiques tentent de nous persuader qu’une fois surmontées les difficultés financières actuelles, la relance
Bonjour Mon amie, “Nous avons été crucifiés avec le Christ pour que le mal n’ait plus de prise sur nous et que nous n’ayons plus besoin d’obéir comme des esclaves à ses sollicitations. Car celui qui est mort est libre du péché” Romains 62/7. Parole Vivante Alors qu’un être cher est atteint par une terrible maladie, que son agonie s’éternise, qu’il aspire à mourir pour que cesse ce long chemin d’une interminable souffrance, lorsque la mort vient, il nous est arrivé d’entendre ces paroles Pour lui, c’est une délivrance !». Si je souligne ce fait c’est pour rappeler que ce qui est vrai dans le domaine physique l’est également dans le domaine spirituel. C’est ce que souligne l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains, comme nous l’avons relevé en introduction. Sa conclusion est nette Car celui qui est mort est libre du péché. » Ce à quoi fait allusion l’apôtre est capital, il indique que la libération du pouvoir du péché n’est possible que dans la mort à nous-mêmes. D’une manière abrupte nous pourrions dire Pas de mort à soi-même, pas de délivrance. » Si nous recherchons la délivrance par des efforts personnels, par les œuvres, par les mérites, nous perdons du temps et de l’énergie. Le seul chemin de la délivrance c’est une acceptation totale de la mort de notre nature charnelle, en nous identifiant à Christ dans sa mort. Voilà pourquoi l’apôtre pouvait dire J’ai été crucifié avec Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » Galates 220. Etant crucifié avec Christ, il vivait libre à l’égard du péché mais aussi à l’égard de la loi mosaïque. Seule notre identification à Christ dans sa mort nous procure une entière et totale délivrance. Si les liens du péché sont encore agissants dans votre vie, si le carcan religieux vous écrase, sachez que la délivrance n’est pas dans un combat ultime de vos efforts personnels, elle est seulement dans l’acceptation du principe de la croix dans votre propre vie. Là réside la totale liberté. Ma prière pour aujourd’hui Seigneur, je veux mourir à moi-même, pour vivre dans la liberté que tu m’offres. Amen. Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !
Lâme du chrétien est auprès du Seigneur après la mort. La Bible ne donne pas beaucoup de détails à ce sujet mais nous avons quelques pistes pour être suffisamment au clair sur la question de la mort. Tout d'abord, selon Genèse 2 et 3, la mort est entrée dans le monde à la suite de la désobéissance d'Adam et Eve (Rm 5.12 ; 6.23). V0PL. 324 46 125 353 248 269 382 0 119

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