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PrĂ©sentation Depuis lâAntiquitĂ©, la malĂ©diction qui frappe la famille des Atrides hante le théùtre occidental, du supplice de Tantale, lâaĂŻeul, jusquâau sacrifice dâIphigĂ©nie. Racine comme Euripide se sont penchĂ©s sur Agamemnon, ce pĂšre qui, pour convoquer les vents nĂ©cessaires afin de rallier Troie et gagner la guerre, fait
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Note de fin Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Le pĂ©plum est un genre cinĂ©matographique longtemps ignorĂ© des critiques comme des historiens du cinĂ©ma. Comment le film Ă sujet antique fut-il progressivement Ă©difiĂ© en genre sinon majeur, du moins considĂ©rable, de lâhistoire du cinĂ©ma ? Câest souvent dans une certaine pĂ©riphĂ©rie de la critique que se joue, au dĂ©but des annĂ©es 1960, cette réévaluation esthĂ©tique du pĂ©plum, Ă CinĂ©ma 61, Ă Positif ou encore dans les colonnes dâImage et cette lĂ©gitimation tardive, le mĂ©pris des critiques et des historiens cinĂ©philes nâĂ©tait pas dĂ» au rejet de la dimension populaire de ce type de films, mais au contraire Ă une violente opposition Ă la prĂ©tention artistique qui lâanime. Le genre du film historique, identifiĂ© comme tel dĂšs les origines de lâhistoire du cinĂ©ma, est initialement perçu comme une stĂ©rilisation de lâart cinĂ©matographique. Ă cette marque infamante originelle sâajoute bien plus tard la dimension populaire du genre qui devient mĂ©prisable parce que populaire. Il nâest alors guĂšre surprenant que certains critiques de cinĂ©ma utilisent le pĂ©plum comme un levier contre-culturel faisant vaciller la hiĂ©rarchie des genres cinĂ©matographiques. Epic Film has been ignored for a long time by both film critics and film historians. How was epic and antic film erected as a major film genre? This aesthetical re-evaluation takes place on the margins of french criticism of the 1960s, for example in reviews like CinĂ©ma 61, Positif or Image et this late process of recognition, the scorn of film lovers was not due to their rejection of the mainstream dimension of these kinds of movies, but on the contrary to a fierce opposition about their artistic ambition. Epic film genre was identified as such as soon as the movies begun, and was at first seen as a loss of artistic capacities of the medium. It was its first sin. Later, the lowbrow dimension of this film genre put another reason for scorning it. It is then hardly surprising that some film critics have used the âpeplumâ as a lever for a counterculture that could disturb film genre de page EntrĂ©es dâindex Haut de page Texte intĂ©gral 1 H. Agel, Dans le sillage dâUlysse », CinĂ©ma 55, n° 5, 1955, p. 81. Si Dante revenait sur terre, il pourrait assimiler les salles obscures Ă lâun des neuf cercles de lâEnfer. En certains cas, les producteurs nous soumettent Ă des tortures raffinĂ©es sans que nous ayons mĂȘme la ressource de hurler. Câest ce que je pensais en subissant â avec quels spasmes malaisĂ©ment surmontĂ©s â lâeffroyable Ulysse perpĂ©trĂ© par Mario Camerini1. 1Telle Ă©tait lâopinion dâun lettrĂ© cinĂ©phile quant aux adaptations cinĂ©matographiques dâĆuvres antiques au milieu des annĂ©es 1950 â et pas nâimporte quel cinĂ©phile puisquâil sâagit de Henri Agel, professeur de lettres classiques converti au cinĂ©ma. Ce dernier ne dĂ©plore pas uniquement lâinfidĂ©litĂ© de Camerini Ă lâĆuvre de HomĂšre, mais aussi son insuffisant dynamisme et pour finir lâĂ©chec prĂ©visible dâune telle adaptation. Ă ses yeux, seules les qualitĂ©s propres au dessin animĂ© eussent autorisĂ© une transposition qui ne fĂ»t pas trahison. Lâadaptation du texte antique nâest donc pas condamnĂ©e dans lâabsolu, mais elle semble inĂ©luctablement vouĂ©e Ă lâinsuccĂšs. Une aussi longue absence 2 On exclura de cette Ă©tude les travaux relatifs au cinĂ©ma amĂ©ricain des annĂ©es 1900 aux annĂ©es 1940, ... 3 J. Mitry, EsthĂ©tique et psychologie du cinĂ©ma [1963 et 1965], Paris, Ăditions du Cerf, 2001. 4 J. A. Gili, Le CinĂ©ma italien, Paris, La MartiniĂšre, 1996. 5 C. Beylie et P. Carcassonne dir., Le CinĂ©ma, Paris, Bordas, 1983. 6 F. Buache, Le CinĂ©ma italien, 1945-1979, Lausanne, LâĂge dâhomme, 1979. 7 Id., ibid., p. 26. 8 Id., ibid. 2Que ce soit au nom dâune infidĂ©litĂ© rĂ©elle aux textes anciens, intolĂ©rable aux hommes de lettres alors en charge de la presse cinĂ©matographique â en France comme en Italie â ou pour bien dâautres raisons, le film Ă sujet antique ou mythologique est, jusquâĂ une pĂ©riode rĂ©cente, globalement absent des histoires du cinĂ©ma, Ă lâexception notable des Ă©tudes relatives au muet italien2. Cette lacune est encore remarquable dans quelques publications importantes des annĂ©es 1970 aux annĂ©es 1990. Pas une ligne en effet dans les ouvrages de Jean Mitry sur le sujet3, pas une notice dans Le CinĂ©ma italien de Jean A. Gili4, Ă lâexception de trois classiques tous antĂ©rieurs Ă la DeuxiĂšme Guerre mondiale Quo Vadis, Cabiria et Scipion lâAfricain, rien non plus dans le volume encyclopĂ©dique dirigĂ© par Claude Beylie et Philippe Carcassonne et destinĂ© Ă un plus large public que les ouvrages prĂ©cĂ©dents5. Quant Ă Freddy Buache6 dont le travail sur le cinĂ©ma italien est certes lĂ©gĂšrement antĂ©rieur aux textes citĂ©s jusquâalors, il ne mentionne lâabondante production de films Ă sujet antique que pour mĂ©moire, dans un chapitre sobrement intitulĂ© Les lendemains du nĂ©o-rĂ©alisme la chute jusquâau tournant des annĂ©es 60 ». Et sâil y prĂ©sente succinctement la production courante des annĂ©es 1950, câest pour la commenter sans amĂ©nitĂ© [âŠ] le cinĂ©ma italien suit, au cours des annĂ©es, dĂšs 1950, une courbe artistique descendante7 ». Si par ailleurs lâancien directeur de la CinĂ©mathĂšque suisse consent Ă mentionner certains films mythologiques, il nâen apprĂ©cie que les productions les plus parodiques celles de Sergio Grieco â soit les moins insipides Ă ses yeux â et les compare Ă certaines rĂ©alisations de Frank Tashlin8. 9 Citons entre autres de cet auteur Guide de lâAntiquitĂ© imaginaire. Roman, cinĂ©ma, bande dessinĂ©e, P ... 10 Voir par exemple lâouvrage extrait de la thĂšse de Natacha Aubert, Un cinĂ©ma dâaprĂšs lâantique du ... 11 Entendons ici ce qualificatif au sens Ă©tymologique du terme, dĂ©signant donc des historiens amoure ... 12 Cf. HervĂ© Dumont, LâAntiquitĂ© au cinĂ©ma. VĂ©ritĂ©s, lĂ©gendes et manipulations, Paris, Nouveau Monde Ă© ... 13 Voir aussi les travaux de Laurent Aknin, Le PĂ©plum, Paris, Armand Colin, 2009, et de FrĂ©dĂ©ric Marti ... 3Ă rebours de ces considĂ©rations pĂ©joratives, le pĂ©plum est aujourdâhui perçu comme un genre considĂ©rable dans lâhistoire du cinĂ©ma. Depuis les travaux nombreux de Claude Aziza9, il sâest vu consacrĂ© par plusieurs sommes, quâelles soient issues de thĂšses de doctorat10 ou de recherches dâhistoriens amateurs11 qui sacrifient toutefois Ă lâĂ©rudition acadĂ©mique12. Ce retour du pĂ©plum13 nâest au demeurant pas directement corrĂ©lĂ© Ă la rĂ©surrection du genre au cinĂ©ma, traditionnellement associĂ©e au Gladiator de Ridley Scott en 2000, mais bien souvent antĂ©rieur Ă ce dernier film. Il procĂšde de deux sources bien distinctes. La premiĂšre est celle des historiens de lâAntiquitĂ©, des latinistes et des hellĂ©nistes qui ont su voir dans le genre un ensemble de manifestations et de reprĂ©sentations caractĂ©ristiques des imaginaires de lâAntiquitĂ©. La seconde vient de la critique cinĂ©matographique â ou plutĂŽt dâune certaine frange de la critique â fĂ©rue du cinĂ©ma italien des annĂ©es 1950 et 1960, de ce quâil est convenu dâappeler le cinĂ©ma de genre auquel est apparentĂ© le cinĂ©ma dâaventures populaire, et dont le pĂ©plum reprĂ©sente lâune des tendances. Dans tous les cas, les historiens du cinĂ©ma, le plus souvent dâanciens critiques eux-mĂȘmes, sont absents de cette histoire du genre, pour des raisons qui puisent pour une large part aux origines culturelles de la rĂ©ception du film historique. 14 V. Spinazzola, article publiĂ© dans le dossier Le carnaval des demi-dieux », CinĂ©ma 64, n° 85, 196 ... 15 Ces donnĂ©es sont issues des chiffres du cinĂ©ma en France disponibles sur le site du CNC, pour les a ... 4Ă lâexception notable de la premiĂšre pĂ©riode du film historique italien, jusquâau dĂ©but des annĂ©es 1920, le pĂ©plum est donc frappĂ© dâinvisibilitĂ© dans les grands textes historiques sur le cinĂ©ma italien. On comprendra aisĂ©ment que cela nâest pas sans poser quelques problĂšmes aujourdâhui. Libre Ă chacun en effet de considĂ©rer quâil ne sâagit aprĂšs tout que dâun genre mineur, sans implications culturelles ni industrielles. Cependant, pour ce qui concerne la pĂ©riode 1955-1963 au moins, ce nâest nullement le cas. DâaprĂšs Freddy Buache, dĂ©jĂ citĂ©, les plus grands succĂšs transalpins des saisons 1954-1955 et 1957-1958 furent respectivement Ulysse de Camerini et Les Travaux dâHercule de Pietro Francisci. Bien plus encore, un article extrĂȘmement documentĂ© de Vittorio Spinazzola, initialement publiĂ© en Italie dans Film 63, et repris en France dans CinĂ©ma 64, fait Ă©tat de succĂšs publics considĂ©rables Barabbas Richard Fleischer est pour la saison 1962-1963 le plus gros succĂšs du box-office, avec prĂšs dâun million de lires de recettes, suivi de Joseph vendu par ses frĂšres Luciano Ricci, de La Guerre de Troie Giorgio Ferroni ou encore de Romulus et Remus Sergio Corbucci. Comme lâĂ©crit Spinazzola, le groupe de loin le plus consistant [des films totalisant plus de deux-cent mille lires de recettes], presque un tiers du total, est fourni par les films les plus discrĂ©ditĂ©s auprĂšs de la critique et du public cultivĂ© les films historico-mythologiques14 ». La question a le mĂ©rite dâĂȘtre posĂ©e du point de vue culturel alors que le cinĂ©ma est sans conteste un art populaire, comment ignorer ce qui sĂ©duit le plus les masses, au profit de films dâauteur dĂ©fendus par la critique, mais qui nâattirent quâun public limitĂ© ? Notons au passage quâĂ quelques diffĂ©rences prĂšs prééminence des pĂ©plums amĂ©ricains, la situation est reconduite en des termes quasi identiques en France dĂšs 1953, Quo Vadis Mervyn LeRoy et La Tunique Henry Koster sâĂ©taient hissĂ©s Ă la cinquiĂšme et Ă la douziĂšme place des meilleures entrĂ©es de lâannĂ©e, et lâon trouve en 1958 et 1960 au premier rang des succĂšs populaires Les Dix commandements plus de quatorze millions dâentrĂ©es et Ben-Hur prĂšs de quatorze millions, suivis par divers films italiens notamment Les Derniers Jours de PompĂ©i et SalammbĂŽ en 196015. 16 Sur la revue CinĂ©ma et son rĂŽle dans la dĂ©couverte de genres ou de cinĂ©matographies jusquâalors con ... 5Le dossier de CinĂ©ma 64, Le carnaval des demi-dieux », dans lequel figure lâarticle de Spinazzola, paraĂźt au moment oĂč ce que lâon qualifie fraĂźchement de pĂ©plum » sort des catacombes dans lesquelles il Ă©tait jusquâalors plongĂ©16. Il convient donc dâexaminer dans un premier temps comment sâopĂšre un progressif retournement dâune partie de la critique cinĂ©matographique qui prend conscience de lâimportance de ces films, en tentant de les hisser Ă une qualitĂ© dâapprĂ©ciation qui en fassent des objets dignes de commentaires. Au regard de cette chronologie, nous reviendrons alors sur la dĂ©considĂ©ration dont le film Ă sujet antique a joui auprĂšs des historiens consacrĂ©s du cinĂ©ma, afin dây dĂ©nicher les sources de ce mĂ©pris originel, partant du principe que le succĂšs commercial de tel ou tel genre ne nous semble pas une raison suffisante qui justifierait Ă elle seule cette mise Ă lâĂ©cart. La critique en sandales le pĂ©plum sans histoire 17 C. Aziza, Le PĂ©plum, un mauvais genre, op. cit., p. 13 et sqq. 18 B. Tavernier, Mythologies italiennes », CinĂ©ma 61, n° 58, 1961, p. 115. 6Notre propos nâest pas ici de retracer la gĂ©nĂ©alogie du mot pĂ©plum, ce qui a Ă©tĂ© fort bien fait par Claude Aziza17, mais plutĂŽt dâessayer de discerner le frĂ©missement critique qui conduit Ă lâinvention, au sens Ă©tymologique du terme, dâun nouveau genre. Claude Aziza reconnaĂźt aux animateurs du cinĂ©-club NickelodĂ©on Bernard Martinand, Yves Martin, Bertrand Tavernier un rĂŽle prééminent dans ce processus dâinvention. Câest en effet dans la revue CinĂ©ma 61 que le futur rĂ©alisateur de LâHorloger de Saint-Paul consacre une rubrique aux Mythologies italiennes ». Tavernier semble encore vouloir justifier ses choix, comme sâil sâen excusait presque, par exemple dans le numĂ©ro 58 Ă propos de La Fureur dâHercule Carlo Campogalliani Jâavoue humblement Ă©prouver un faible pour ces productions italiennes Ă tendances mythologiques, dernier bastion de lâirrationnel, puisque la science-fiction ne donne plus naissance quâĂ un petit nombre dâĆuvres18. » Il y revient dans la livraison suivante de la mĂȘme revue 19 Id., ibid., n° 59, aoĂ»t-septembre 1961, p. 115. Bon grĂ©, mal grĂ©, lâinvasion de nos Ă©crans par les productions italiennes se poursuit Ă un rythme effrĂ©nĂ©, et contrairement Ă lâopinion courante, je trouve cela fort peu regrettable, car maintenant, Ă force de pratique les transalpins sont parvenus Ă crĂ©er un vĂ©ritable genre dont il faut beaucoup attendre19. 20 Id., ibid. 21 R. Borde et Ă. Chaumeton, Panorama du film noir, Paris, Ă©ditions de Minuit, 1955. Ă propos de lâĂ©di ... 7Bertrand Tavernier devient le plus acharnĂ© des promoteurs de ce nouveau genre » le terme a toute son importance qui ouvre grand les portes Ă une fantaisie historique rafraĂźchissante dont lâhumour, voire le burlesque La Reine des Amazones de Vittorio Sala, lâĂ©rotisme, lâoriginalitĂ© et les rĂ©fĂ©rences cinĂ©philes trĂšs prĂ©sentes et remarquĂ©es chez Riccardo Freda Ă propos du GĂ©ant de Thessalie notamment sont les Ă©lĂ©ments constitutifs. Hormis Eisenstein qui devient la source obligĂ©e dĂšs lors que lâon parle de Freda mais par le truchement dâun jeu de citations dont Freda a lâinitiative, Tavernier se rĂ©fĂšre Ă©galement au film noir amĂ©ricain. Ainsi, Ă propos de La VallĂ©e des Pharaons de Fernando Cerchio, Tavernier dĂ©clare Le scĂ©nario [âŠ] surprend par un ton intimiste qui Ă©carte curieusement toutes les scĂšnes spectaculaires et qui par moment Ă©voque le film noir amĂ©ricain mais oui par la peinture relativement fouillĂ©e de certains personnages morbides ou » Le processus de lĂ©gitimation est en route qui fonctionne par analogie avec lâun des genres nobles du cinĂ©ma amĂ©ricain le film noir, dont le statut de genre majeur a Ă©tĂ© confortĂ© en France par lâouvrage de Raymond Borde et Ătienne Chaumeton21 et confronte un sous-produit » culturel Ă ce qui est considĂ©rĂ© alors â pour une frange importante de la cinĂ©philie française â comme lâun des sommets de lâart cinĂ©matographique. 22 Török, Le Maciste ne passera pas », Midi-Minuit fantastique, n° 6, 1963, p. 81-83. 8Contrairement Ă ce que lâon pourrait imaginer, la dĂ©fense et illustration de ce que lâon appelle dĂ©sormais pĂ©plum nâest pas pratiquĂ©e le plus aveuglĂ©ment par les fanatiques du cinĂ©ma fantastique Jean-Paul Török assassine Maciste en enfer dans le numĂ©ro 6 de Midi-Minuit fantastique, au nom dâune politique des horreurs » qui ne saurait tolĂ©rer lâindigence des effets fantastiques du film22, ni â dans un premier temps â par les sectateurs de lâĂ©glise auteuriste des Cahiers du cinĂ©ma. Michel Mardore, par exemple, ne consacre de textes au GĂ©ant de Thessalie Freda, dĂ©jĂ citĂ© puis Ă Maciste, lâhomme le plus fort du monde Leonviola, que pour pousser dans ses retranchements les plus extrĂȘmes, et non sans une certaine ironie, une politique des auteurs qui vise Ă dĂ©couvrir lâartiste qui se cache parfois trĂšs profondĂ©ment sous le film plus ou moins mĂ©diocre quâil lui est donnĂ© de chroniquer. Ainsi le film de Leonviola nâest-il dĂ©fendu que parce que son auteur » y joue habilement de lâombre et de la lumiĂšre et y dĂ©ploie ce que Mardore qualifie de fable apollinienne » dans un monde peuplĂ© dâhommes-taupes menacĂ©s par la clartĂ© du jour. Lorsquâil sâagit de revenir au pĂ©plum Ă proprement parler, et aux exploits de Maciste, la poĂ©sie du film lui semble se dĂ©filer 23 M. Mardore, La nuit », Cahiers du cinĂ©ma, n° 132, 1962, p. 50. Ă chaque exploit » de Maciste, nous dĂ©gringolons au niveau de la baraque foraine et cela ne sâaccorde guĂšre, en dĂ©pit des traditions culturistes, avec le respect dâApollon ou de Diane. Puisque lâintrusion dâun protagoniste invincible et Ă©ternel semble indispensable dans ce genre de bandes, souhaitons aux producteurs dâoublier les gros bras de Maciste et dâHercule, et de redĂ©couvrir Ulysse23. 9Ainsi lâhomme fort Ă©loigne-t-il le pĂ©plum de lâOlympe ou des mythologies antiques. On en revient aux reproches dâAgel Ă lâencontre du film de Mario Camerini. Un pĂ©plum ne saurait trop dĂ©choir, au niveau de la baraque foraine », et sans quâil soit mĂȘme question de fidĂ©litĂ© aux textes anciens, les humanitĂ©s classiques font retour chez un Mardore qui rĂ©clame pour satisfaire totalement son goĂ»t de spectateur, quelque hĂ©ros vĂ©ritablement antique. CâĂ©tait pourtant le mĂȘme Mardore qui, quelques mois plus tĂŽt, avait pris fait et cause pour Le GĂ©ant de Thessalie, dans un article militant en diable contre le prĂ©tendu respect de lâAntique, sans se dĂ©partir pour autant dâun paradoxe certain 24 Id., Les couleurs du ParthĂ©non », Cahiers du cinĂ©ma, n° 122, 1961, p. 58. Que cela plaise ou non, les aĂšdes modernes sâexpriment en Scope et en couleurs sur la toile blanche. Les pseudo-intellectuels leur reprochent leur mauvais goĂ»t des bandes dessinĂ©es. Sans cĂ©der Ă la tentation de faire tourner les tables en notre faveur, jâimagine volontiers que cette esthĂ©tique barbare est plus proche de la sensibilitĂ© des Anciens que maintes reconstitutions universitaires. Ceux qui embaument lâart des civilisations disparues et refusent le cinĂ©ma vivant, au nom du classicisme, oublient la verve et la fantaisie qui caracolaient en bariolages flamboyants sur lâobjet de leurs chĂšres Ă©tudes. Pourquoi donc feignent-ils dâignorer que le ParthĂ©non Ă©tait polychrome ?24 25 G. Legrand, Le peplum et la cape prĂ©cisions sur le cinĂ©ma italien dâinspiration fantastique », ... 26 J. Siclier, LâĂąge du pĂ©plum », Cahiers du cinĂ©ma, n° 131, 1962, p. 26-38. 10Câest donc au nom dâune fidĂ©litĂ© supposĂ©e Ă la sensibilitĂ© des anciens quâil conviendrait de se dĂ©faire dâun rapport analogique et littĂ©ral avec ce que lâon pense ĂȘtre vĂ©ritablement lâAntiquitĂ©. Quelles que soient les contradictions qui traversent certains des critiques de lâĂ©poque, la promotion de ces mythologies italiennes » relĂšve in fine de la contre-culture ; lâinsistance sur la bande dessinĂ©e en fait foi. On nâest donc guĂšre Ă©tonnĂ© de trouver chez les critiques surrĂ©alisants de Positif une attention particuliĂšre Ă ce nouveau genre, en particulier chez GĂ©rard Legrand qui opĂšre un premier bilan du mouvement25, quelques mois toutefois aprĂšs un article de synthĂšse de Jacques Siclier paru dans les Cahiers26. Alors que ce dernier insiste sur trois caractĂ©ristiques principales lâĂ©conomie particuliĂšre de ces films qui recyclent Ă lâenvi les dĂ©cors de CinecittĂ , lâinfluence de la bande dessinĂ©e, le rĂ©emploi de la mythologie antique au profit de la crĂ©ation dâune mythologie cinĂ©matographique nouvelle, Legrand relĂšve les sous-genres, Ă©galement au nombre de trois, qui lui permettent de dĂ©crire les lignes de force de cette tendance du cinĂ©ma italien le film Ă prĂ©tention historique » qui trouve ses racines dans le Scipion lâAfricain de Carmine Gallone et dont le grand illustrateur est Cottafavi, le film mythologique dont la sĂ©rie des Hercule est lâemblĂšme, le film fantastique sâancrant dans lâAntiquitĂ© Maciste en enfer, Le GĂ©ant de Thessalie notamment, ces deux derniĂšres sĂ©ries Ă©tant le mieux reprĂ©sentĂ©es par Riccardo Freda. 27 Cette concomitance de lâinvention » du genre et de sa disparition des Ă©crans, aprĂšs lâĂ©chec reten ... 28 On pourrait mener de la sorte une histoire de la rĂ©ception des genres considĂ©rĂ©s comme mineurs du c ... 11Dans cet Ă©loge du pĂ©plum, qui survient Ă un moment oĂč il laisse transparaĂźtre les premiers signes dâun essoufflement durable la production est brutalement suspendue vers 1964-1965, au profit des westerns europĂ©ens27, plusieurs constats sâimposent. Dâune part, il est bien reconnu comme un genre Ă part entiĂšre, dont lâemprunt aux formes cinĂ©matographiques les plus Ă©tablies film noir, western contribue Ă la richesse. Dâautre part â et ce nâest pas le moins drolatique des paradoxes de cette histoire â les chapelles cinĂ©philes se rejoignent sur les marges et lâon communie, Ă Positif comme aux Cahiers du cinĂ©ma moins Ă CinĂ©ma, dans le culte de Cottafavi et de Freda. Une histoire des marges du cinĂ©ma permettrait certainement de tracer bien des ponts entre les fractions antagonistes de la cinĂ©philie, et il serait intĂ©ressant de voir en quoi le pĂ©plum deviendrait un paradigme de cette relation clandestine entre les deux grandes rivales des annĂ©es 1950 et 196028. Enfin, il est juste de conclure que la rĂ©trospection plutĂŽt que lâhistoire sâabrite derriĂšre une entreprise critique qui raisonne en termes de genres » et dâauteurs » au dĂ©triment de lâapprĂ©hension culturelle du phĂ©nomĂšne. Seul CinĂ©ma 64 tente dâen prendre la mesure, en reprenant lâarticle de Vittorio Spinazzola, que ne dĂ©savouerait pas un historien culturaliste du dĂ©but du xxie siĂšcle recettes, organisation de lâexploitation, rĂ©partition gĂ©nĂ©rationnelle des cinĂ©astes, histoire et sources culturelles du genre, relation entre les films et lâhistoire contemporaine et pour finir rĂ©flexion sur le silence de la critique, tout contribue ici Ă lâĂ©criture dâun fragment de lâhistoire du cinĂ©ma populaire italien. Le jugement des flĂšches historiens du cinĂ©ma vs film historique 29 G. Legrand, art. cit. Nous soulignons. 12Nous avons relevĂ© en introduction lâabsence ou la quasi-absence du film historique Ă sujet antique chez les historiens du cinĂ©ma. Celle-ci sâinscrit dans une tradition française qui consiste Ă apprĂ©hender lâhistoire du cinĂ©ma non comme une histoire des genres mais plutĂŽt comme une histoire des nations cinĂ©matographiques ou encore des auteurs de cinĂ©ma. On sait que les annĂ©es 1950 correspondant Ă lâexplosion du film Ă sujet mythologique furent aussi celles du combat en faveur de la politique des auteurs, celles qui virent une nouvelle vague » se substituer Ă lâancienne, en France dans un premier temps, puis en Italie mĂȘme. Or cette question de lâauteur Ă©tait fondamentale pour un Mardore par exemple, mais aussi pour GĂ©rard Legrand dont la visĂ©e Ă©tait de grouper quelques observations par âsous-genresâ pour dĂ©gager des lignes de force, indiquer des Ă©lĂ©ments dâapprĂ©ciation et faire apparaĂźtre les signatures les plus valables29 ». 30 J. Zimmer, Un cinĂ©ma populaire le peplum », Image et Son, revue de cinĂ©ma, n° 196, 1966, p. 58- ... 13Il se trouve que les textes de Siclier, de Legrand, mais aussi de Jacques Zimmer dans Image et Son30 se prĂ©sentent comme autant de bilans, Ă visĂ©e rĂ©trospective et dĂ©jĂ historienne. En tĂ©moigne le retour que tous ne manquent pas de faire sur Scipion lâAfricain, Ă une Ă©poque oĂč la production muette leur restait largement inconnue puisque la plupart des films du premier Ăąge dâor », celui des annĂ©es 1910, Ă©taient alors considĂ©rĂ©s comme perdus. Tous ces critiques rĂ©servent par ailleurs une place essentielle Ă la fantaisie dont font preuve les productions populaires du genre mythologique. TrĂšs peu sâintĂ©ressent, non pas seulement Ă lâĂ©conomie de ces films, mais aux attendus de la production, en un mot aux motivations des producteurs et aux raisons de cette efflorescence. Or câest justement ce qui rapproche les films Ă costumes des annĂ©es 1950-1960 de ceux des annĂ©es 1910. Il sâagissait alors de conquĂ©rir un nouveau public, de nouveaux marchĂ©s, mais avec des visĂ©es pour ainsi dire opposĂ©es. Comme le rappelle en effet Vittorio Spinazzola, câest en vue de surmonter une crise sans prĂ©cĂ©dent du cinĂ©ma italien que plusieurs maisons de production se lancĂšrent dans le financement de films Ă sujet mythologique Ă partir des annĂ©es 1957-1958. De mĂȘme, la fabrication des films historiques Ă grand spectacle dans lâItalie fraĂźchement unifiĂ©e des annĂ©es 1910 eut pour objectif la conquĂȘte de nouveaux publics, grĂące au recours Ă des formes cinĂ©matographiques renouvelĂ©es. Dans les annĂ©es 1950, 31 V. Spinazzola, art. cit., p. 55. Le cinĂ©ma pouvait profiter infiniment dâun patrimoine culturel largement partagĂ© par les masses, dans lesquelles [sic] les aventures, les mythes, les rĂ©cits des classiques sâĂ©taient accumulĂ©s au cours des siĂšcles, Ă lâaide dâune production littĂ©raire jamais interrompue31. 14Au fond â et câest cela qui est extraordinaire â dĂšs 1911, en pleine premiĂšre vague des films Ă costumes et Ă sujet antique, lâun des tout premiers historiens du cinĂ©ma abordait lâessor de la production italienne selon un angle analogue 32 Il sâagit de la version produite par la firme Ambrosio en 1908 et dirigĂ©e par Luigi Maggi sur un sc ... 33 V. Jasset, Ătude sur la mise en scĂšne en cinĂ©matographie », CinĂ©-journal, n° 166, 28 octobre 1911 ... LâItalie monopolisa la scĂšne Ă©cole se formaElle visa Ă lâeffet dâensemble plus quâau dĂ©tail, chercha Ă Ă©tonner elle entassa dĂ©cor sur dĂ©cor, mit en mouvement des masses de figuration, rĂ©glĂ©es avec entrain, souvent avec pittoresque, mais pas toujours avec le souci de lâexactitude du costume et de la reconstitution. [âŠ]Pourtant, presque Ă ses dĂ©buts, lâItalie produisit un chef dâĆuvre qui, trois ans aprĂšs, malgrĂ© la rapide Ă©volution faite en ce laps de temps, apparaĂźt comme une des meilleures Ćuvres de la mise en scĂšne au cinĂ©. Je veux parler des Derniers jours de PompĂ©i32 qui, dĂšs sa prĂ©sentation, rĂ©volutionna le marchĂ© par son sens artistique, sa mise en scĂšne soignĂ©e, lâhabiletĂ© de ses trucs, sa largeur de conception et dâexĂ©cution en mĂȘme temps que par son exceptionnelle qualitĂ© photographique33. 34 G. Sadoul, Histoire du cinĂ©ma mondial, Paris, Flammarion, 1959 1re Ă©dition 1949, p. 93. 35 M. BardĂšche et R. Brasillach, Histoire du cinĂ©ma, Paris, DenoĂ«l et Steele, 1935, p. 59. 15Dans lâesprit de lâauteur de ces lignes, Victorin Jasset, principal rĂ©alisateur de la sociĂ©tĂ© Ăclair, homme de scĂšne et de cinĂ©ma disparu prĂ©maturĂ©ment en 1913, lâĂ©cole italienne permit donc la crĂ©ation dâune forme nouvelle, aux origines du dĂ©veloppement du cinĂ©ma comme art, et cette forme sâappelle le film historique. Il ne sâagissait pas de rĂ©pondre ici Ă une crise de production, mais Ă lâabsence de solution nationale pour la production cinĂ©matographique transalpine. Si la rĂ©ponse italienne Ă lâabsence de forme cinĂ©matographique spĂ©cifique permit dans lâimmĂ©diat lâaccĂšs Ă de nouveaux marchĂ©s, les principaux historiens du cinĂ©ma considĂ©rĂšrent par la suite quâil sâagissait lĂ dâune impasse esthĂ©tique. Dans lâHistoire du cinĂ©ma mondial, Sadoul insiste sur lâorgie romaine » des films historiques34, citant tour Ă tour Nino Oxilia, Guazzoni, Caserini ou Pastrone. BardĂšche et Brasillach, avant Sadoul, fustigĂšrent bien davantage le lyrisme de pacotille auquel entraĂźnaient les cartes postales gĂ©antes de Cabiria et son esthĂ©tisme grandiloquent35 », grandiloquence qui devait le mener Ă sa perte. Aux yeux des deux historiens amateurs, les spectacles offerts par ces films 36 Id., ibid., p. 59-60. Etaient pourtant assez beaux. Des chanteurs obĂšses drapĂ©s dans leur toge, dâabondantes matrones saluant Ă la romaine ou secouant des rameaux dâolivier, de courts lĂ©gionnaires trottant Ă petits pas, des foules baissant ou levant le pouce avec dâimaginaires cris de mort, constituaient le fond indispensable de ces films Ă grand orchestre. Ce nâĂ©taient quâorgies romaines, pluies de fleurs, jeux de cirque, et lâon finissait en beautĂ© sur de magnifiques incendies de citĂ©s en carton quâun empereur monoclĂ© et ventru considĂ©rait avec une bĂ©atitude de prĂ©lat36. 37 Lo Duca, Histoire du cinĂ©ma, Paris, Presses universitaires de France, 1947 1re Ă©dition 1941 ... 16On le voit, les passages obligĂ©s du pĂ©plum moderne sont dĂ©jĂ bien identifiĂ©s ici, mais sous des atours intentionnellement grotesques qui en disent long sur lâestime que BardĂšche et Brasillach portent Ă ce genre inventĂ© par les Italiens. En rĂ©alitĂ©, pour les auteurs, fort imprĂ©gnĂ©s en cela de la cinĂ©philie des annĂ©es 1920, câest tout ce style de cinĂ©ma qui Ă©tait condamnable, parce que sâĂ©loignant dâune tentative dâautonomisation de lâart cinĂ©matographique au profit dâune lĂ©gitimation sâappuyant sur les moyens expressifs du théùtre. Cet alignement du cinĂ©ma sur le théùtre ou lâopĂ©ra est perçu comme un contresens historique qui Ă©loignera durablement les historiens du cinĂ©ma de ce type de production cinĂ©matographique. On en trouve encore les traces chez Lo Duca par exemple, dans LâHistoire du cinĂ©ma parue dans la jeune collection Que sais-je ? Deux Ă©coles se formĂšrent celle qui cultivait les fleurs de serre que sont les femmes fatales, et celle qui cultivait les souvenirs archĂ©ologiques avec lâappui de fort grasses vestales, de CĂ©sars frisĂ©s et de gladiateurs en » Divisme et goĂ»t de lâAntique sont ici prĂ©sentĂ©s comme Ă©galement responsables dâune chute vertigineuse de la qualitĂ© du film italien, et par consĂ©quent de la qualitĂ© du cinĂ©ma dans son ensemble. 17Contrairement Ă ce que lâon aurait pu imaginer, les sources du mĂ©pris des historiens du cinĂ©ma â jâajouterais des historiens cinĂ©philes â ne reposent pas sur la dimension populaire du film historique, mais au contraire sur la prĂ©tention artistique qui lâanime. Le genre du film historique, identifiĂ© comme tel dĂšs 1911 nous lâavons vu, est initialement envisagĂ© comme une stĂ©rilisation de lâart cinĂ©matographique. Ă cette marque infamante originelle sâajoutera plus tard la dimension populaire du genre qui, si lâon en croit Spinazzola, devient mĂ©prisable parce que populaire, Ă plus forte raison si lâon considĂšre en regard de cette production la richesse du cinĂ©ma italien des annĂ©es 1950-1960 38 V. Spinazzola, art. cit., p. 66. Cet important filon de production, auquel sont intĂ©ressĂ©s des millions de spectateurs, nâa jusquâici sollicitĂ© en Italie aucune rĂ©flexion critique. Sur les quotidiens, les comptes-rendus [sic] des films historico-mythologiques sont habituellement confiĂ©s Ă un hĂątif intĂ©rim » qui sâen tire avec quelques mots ironiques et mĂ©prisants ; dans les revues spĂ©cialisĂ©es, lâargument est jugĂ© digne, tout au plus, dâune note genre Ă©tude de mĆurs. Nous assistons en somme Ă une nouvelle dĂ©monstration du traditionnel mĂ©pris des intellectuels italiens pour le produit populaire, pour lâĆuvre qui sâadresse au vulgaire, et qui nâa rien Ă voir avec lâart38. 39 Lâexpression est empruntĂ©e Ă Michel Mardore, Les Couleurs du ParthĂ©non » art. cit., p. 57. 40 V. Spinazzola, art. cit., p. 67. 41 Id., ibid., p. 72. 42 Production de films et de moderne mythologie quâil conviendrait de mettre en regard de celle qui se ... 18Au fil de lâhistoire du cinĂ©ma, la perception du film Ă sujet antique, du pĂ©plum donc, peut ĂȘtre lue Ă la lumiĂšre de ce complexe mouvement de lĂ©gitimation artistique du cinĂ©ma. LĂ©gitimation dĂ©sirĂ©e par les producteurs italiens des annĂ©es 1900, au premier rang desquels lâAmbrosio, la Cines et lâItala Film, et contre laquelle les premiers cinĂ©philes sâĂ©rigĂšrent au nom dâune expression cinĂ©matographique autonome qui devait sâaffranchir des rĂšgles du vieux théùtre, pour bĂątir un art, septiĂšme du nom, qui nâavait rien Ă devoir Ă ses prĂ©dĂ©cesseurs. LĂ©gitimation enfin atteinte avec le canon nĂ©orĂ©aliste, auquel Ă lâorĂ©e des annĂ©es 1960 certains critiques français opposĂšrent le nĂ©o-irrĂ©alisme »39 de la production italienne. Spinazzola encore dĂ©crit bien lâattachement des cinĂ©philes et des critiques italiens Ă lâexpĂ©rience nĂ©o-rĂ©aliste » comme canon insurpassable pour toute cinĂ©matographie digne de ce nom40 », au contraire de la critique française attentive Ă la crĂ©ation [âŠ] dâune Ă©popĂ©e des origines de la civilisation europĂ©enne41 ». On comprend mieux dans ces conditions que les critiques rompus Ă la dĂ©construction de la culture classique, tout imprĂ©gnĂ©s quâils en fussent Legrand ou Mardore avaient fait leurs humanitĂ©s, brisĂšrent leurs premiĂšres lances en faveur de cette production Ă proprement parler contre-culturelle42. Que, sur les ruines fumantes de la culture classique, une antiquitĂ© fantasmatique doublĂ©e dâun syncrĂ©tisme historique ait donnĂ© naissance Ă une nouvelle mythologie cinĂ©matographique fondĂ©e par les plus Ă©rudits des critiques de lâĂ©poque nâest pas le moindre paradoxe du pĂ©plum. Haut de page Bibliographie Agel 1955 Henri Agel, Dans le sillage dâUlysse », CinĂ©ma 55, n° 5, 1955, p. 81. Aknin 2009 Laurent Aknin, Le PĂ©plum, Paris, Armand Colin, 2009. Aubert 2009 Natacha Aubert, Un CinĂ©ma dâaprĂšs lâantique du culte de lâAntiquitĂ© au nationalisme dans la production muette italienne, Paris, LâHarmattan, 2009. Aziza 2008 Claude Aziza, Guide de lâAntiquitĂ© imaginaire. 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Carcassonne dir., Le CinĂ©ma, Paris, Bordas, 1983. 6 F. Buache, Le CinĂ©ma italien, 1945-1979, Lausanne, LâĂge dâhomme, 1979. 7 Id., ibid., p. 26. 8 Id., ibid. 9 Citons entre autres de cet auteur Guide de lâAntiquitĂ© imaginaire. Roman, cinĂ©ma, bande dessinĂ©e, Paris, Les Belles Lettres, 2008 ; Le PĂ©plum, un mauvais genre, Paris, Klincksieck, 2009. 10 Voir par exemple lâouvrage extrait de la thĂšse de Natacha Aubert, Un cinĂ©ma dâaprĂšs lâantique du culte de lâAntiquitĂ© au nationalisme dans la production muette italienne, Paris, LâHarmattan, 2009. 11 Entendons ici ce qualificatif au sens Ă©tymologique du terme, dĂ©signant donc des historiens amoureux » de leur sujet. 12 Cf. HervĂ© Dumont, LâAntiquitĂ© au cinĂ©ma. VĂ©ritĂ©s, lĂ©gendes et manipulations, Paris, Nouveau Monde Ă©ditions-Lausanne, CinĂ©mathĂšque suisse, 2009. 13 Voir aussi les travaux de Laurent Aknin, Le PĂ©plum, Paris, Armand Colin, 2009, et de FrĂ©dĂ©ric Martin, LâAntiquitĂ© au cinĂ©ma, Paris, Dreamland, 2002. 14 V. Spinazzola, article publiĂ© dans le dossier Le carnaval des demi-dieux », CinĂ©ma 64, n° 85, 1964, p. 45. 15 Ces donnĂ©es sont issues des chiffres du cinĂ©ma en France disponibles sur le site du CNC, pour les annĂ©es 1953 , 1958 et 1960 . 16 Sur la revue CinĂ©ma et son rĂŽle dans la dĂ©couverte de genres ou de cinĂ©matographies jusquâalors considĂ©rĂ©s comme mineurs, nous renvoyons Ă AnaĂŻs Armanville, CinĂ©-club et Ă©ducation populaire les dĂ©buts de la revue CinĂ©ma 1954-1971 », mĂ©moire de master 2 dâhistoire contemporaine, UniversitĂ© Toulouse-Le Mirail, 2009. 17 C. Aziza, Le PĂ©plum, un mauvais genre, op. cit., p. 13 et sqq. 18 B. Tavernier, Mythologies italiennes », CinĂ©ma 61, n° 58, 1961, p. 115. 19 Id., ibid., n° 59, aoĂ»t-septembre 1961, p. 115. 20 Id., ibid. 21 R. Borde et Ă. Chaumeton, Panorama du film noir, Paris, Ă©ditions de Minuit, 1955. Ă propos de lâĂ©dification du film noir en genre majeur, nous renvoyons aux diffĂ©rentes Ă©tudes de Jean-Pierre Esquenazi, dont Le Film noir. Histoire et significations dâun genre populaire subversif, Paris, CNRS Ă©ditions, 2012, et sur lâapprĂ©hension critique du genre, Lâinvention française du film noir. Lâacte critique, entre taxinomie, interprĂ©tation et prise de position », dans M. ChĂ©netier-Alev et V. Vignaux dir., Le texte critique. ExpĂ©rimenter le théùtre et le cinĂ©ma aux xxe-xxie siĂšcles, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2013, p. 337-350. 22 Török, Le Maciste ne passera pas », Midi-Minuit fantastique, n° 6, 1963, p. 81-83. 23 M. Mardore, La nuit », Cahiers du cinĂ©ma, n° 132, 1962, p. 50. 24 Id., Les couleurs du ParthĂ©non », Cahiers du cinĂ©ma, n° 122, 1961, p. 58. 25 G. Legrand, Le peplum et la cape prĂ©cisions sur le cinĂ©ma italien dâinspiration fantastique », Positif, n° 50-51-52, 1963, p. 170-179. 26 J. Siclier, LâĂąge du pĂ©plum », Cahiers du cinĂ©ma, n° 131, 1962, p. 26-38. 27 Cette concomitance de lâinvention » du genre et de sa disparition des Ă©crans, aprĂšs lâĂ©chec retentissant de la ClĂ©opĂątre de Mankiewicz, pourrait bien relever dâune posture contre-culturelle propre Ă une partie de la critique il sâagit dâapprĂ©cier ce qui dĂ©cline, dâĂ©lever Ă la dignitĂ© artistique ce qui ne tardera pas Ă disparaĂźtre. 28 On pourrait mener de la sorte une histoire de la rĂ©ception des genres considĂ©rĂ©s comme mineurs du cinĂ©ma, en sâarrĂȘtant sur le fantastique et lâhorreur, le western europĂ©en, le giallo » ou encore le mĂ©lodrame. 29 G. Legrand, art. cit. Nous soulignons. 30 J. Zimmer, Un cinĂ©ma populaire le peplum », Image et Son, revue de cinĂ©ma, n° 196, 1966, p. 58-74. 31 V. Spinazzola, art. cit., p. 55. 32 Il sâagit de la version produite par la firme Ambrosio en 1908 et dirigĂ©e par Luigi Maggi sur un scĂ©nario de Roberto Omegna. 33 V. Jasset, Ătude sur la mise en scĂšne en cinĂ©matographie », CinĂ©-journal, n° 166, 28 octobre 1911 et n° 167, 4 novembre 1911. 34 G. Sadoul, Histoire du cinĂ©ma mondial, Paris, Flammarion, 1959 1re Ă©dition 1949, p. 93. 35 M. BardĂšche et R. Brasillach, Histoire du cinĂ©ma, Paris, DenoĂ«l et Steele, 1935, p. 59. 36 Id., ibid., p. 59-60. 37 Lo Duca, Histoire du cinĂ©ma, Paris, Presses universitaires de France, 1947 1re Ă©dition 1941, p. 32. 38 V. Spinazzola, art. cit., p. 66. 39 Lâexpression est empruntĂ©e Ă Michel Mardore, Les Couleurs du ParthĂ©non » art. cit., p. 57. 40 V. Spinazzola, art. cit., p. 67. 41 Id., ibid., p. 72. 42 Production de films et de moderne mythologie quâil conviendrait de mettre en regard de celle qui se met en place autour du cinĂ©ma fantastique ou de la science-fiction sensiblement Ă la mĂȘme de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Christophe Gauthier, Dâun genre mal-aimĂ© le pĂ©plum », Mise au point [En ligne], 15 2022, mis en ligne le 10 mars 2022, consultĂ© le 25 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
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Dans la vidĂ©o, la chanteuse est entourĂ©e dâavatars de dieux Ă©gyptiens, de serviteurs Ă la peau bleue et de princes orientaux venus la courtiser⊠Les rĂ©alisateurs du clip rendent hommage Ă toute lâimagerie âclĂ©opatrienneâ le clip fourmille de rĂ©fĂ©rences Ă lâhistoire de lâArt et ancre Katy Perry dans la suite logique des reprĂ©sentations de la reine Ă©gyptienne, cĂ©dant aux clichĂ©s les plus anciens notamment en plaçant le personnage Ă lâĂ©poque pharaonique au lieu de la pĂ©riode ptolĂ©maĂŻque, mais transformant lĂ©gĂšrement le message au passage pour lâadapter au personnage pop de la chanteuse et Ă lâAmĂ©rique des annĂ©es 2000. Elizabeth Taylor dans le film ClĂ©opĂątre de Joseph L. Mankiewicz 1963 RĂ©alisĂ© par Mathew Cullen, le vidĂ©o-clip a Ă©tĂ© publiĂ© en fĂ©vrier 2014 sur internet aprĂšs une campagne de communication jouant sur lâĂ©gyptomanie. Lâimagerie dĂ©veloppĂ©e a ensuite Ă©tĂ© utilisĂ©e au cours de plusieurs prestations live pour la promotion de lâalbum Prism et pour la tournĂ©e. CoiffĂ©e dâune perruque noire Ă lâĂ©gyptienne, ornĂ©e de perles en or, Katy Perry est couverte de bijoux, de pierres prĂ©cieuses et de tissus brodĂ©s dâor, transparents ou aux couleurs acidulĂ©es le bleu domine, jusque dans la couleur de peau des serviteurs, une façon dâĂ©viter dâĂȘtre taxĂ©e de racisme ? un Ă©cho Ă la polĂ©mique concernant la couleur de peau de la derniĂšre reine dâĂgypte ?. Assise pendant la presque totalitĂ© du clip entre les pattes dâun sphinx dans son palais-temple, on la voit Ă©galement Ă bord dâun bateau sur le Nil et au sommet dâune pyramide. Les femmes Ă tĂȘte de chat qui entourent la chanteuse font rĂ©fĂ©rence Ă la dĂ©esse Bastet, mais Ă©galement au prĂ©nom de la chanteuse, Katy, qui joue souvent sur lâanalogie entre celui-ci et le mot chat en anglais les fans de la chanteuse se surnomment eux-mĂȘmes les katycats. Dans le clip les avatars de la dĂ©esse ne semblent pas ĂȘtre des divinitĂ©s nombreuses, elles sont plutĂŽt les suivantes de la reine. La dĂ©esse MĂąat ouvre ses ailes derriĂšres Osiris, musĂ©e du Louvre photographie Rama IncarnĂ©e par la chanteuse elle-mĂȘme, la seule autre dĂ©esse fĂ©minine qui figure dans le clip est MaĂąt qui a Ă©galement lâhonneur dâĂȘtre tatouĂ©e sous la poitrine de la chanteuse Rihanna. Il pourrait aussi sâagir dâIsis en lâabsence de la coiffe qui permet de les distinguer il nâest pas possible de trancher. Quelles quâelles soient, MaĂąt, Isis ou Bastet, ces dĂ©esses sont des symboles de fĂ©minitĂ© et de puissance, elles incarnent des valeurs positives et sont craintes. Une version masculine de Bastet apparait aux cĂŽtĂ©s dâautres statues gĂ©antes de dieux Ă©gyptiens bodybuildĂ©s tenant Katy Perry nue mais chaussĂ©e de talons hauts en or dans leurs mains. On reconnait Horus, RĂą, Anubis, ThĂŽt, et on entrevoit un personnage Ă tĂȘte de lion. Horus ne semble possĂ©der quâun Ćil, le deuxiĂšme Ă©tant comme on le voit par ailleurs, aux mains de la reine. Plus petite, elle est la seule femme dans ce tableau, et la seule semblant dotĂ©e de vie et dâune volontĂ© les dieux bougent Ă peine. LâUrĂŠus quâelle porte dans ces plans est un trĂšs long serpent vivant en or vu le cadre on pourrait penser Ă Apophis, le serpent qui incarne le chaos, ou bien au serpent avec lequel ClĂ©opatre se suicida. En rĂ©alitĂ© il me semble quâon peut y voir un Ă©cho au Laocoon, qui servit au XVIĂšme siĂšcle Ă figurer la lutte de ClĂ©opĂątre avec les aspics⊠LâUrĂŠus est utilisĂ© Ă plusieurs reprises, on le retrouve sur la tĂȘte de plusieurs personnages masculins, dont le rappeur qui lâaccompagne au cours dâune Ă©trange scĂšne de pole-danse. Le cobra est Ă©galement prĂ©sent via des sceptres tenus par les serviteurs bleus et dans le mobilier. Dans la catĂ©gorie animaliĂšre on retrouve Ă©galement le scarabĂ©e lâun des prĂ©tendants est transformĂ©s en dĂ©s accrochĂ©s Ă des chaĂźnettes du type de ceux que lâon voit accrochĂ©s Ă certains rĂ©troviseurs, les points sont remplacĂ©s par des scarabĂ©es, la prĂ©sence de ce symbole dâĂ©ternitĂ© sur cet objet-tombe est bien ironique et le scorpion ou le vautour. Le dernier prĂ©tendant est quant Ă lui transformĂ© en chien, clin dâĆil Ă Marc-Antoine, considĂ©rĂ© par les Romains comme le toutou de lâĂ©gyptienne ? Le symbole le plus frĂ©quent, et le mieux connu du public, est lâĆil Oudjat. On peut lâidentifier Ă de nombreuses reprises sous des formes trĂšs diverses. LâĆil de Horus est un symbole de protection, on lui prĂȘte des propriĂ©tĂ©s magiques sous forme dâamulette. Sa prĂ©sence, en plus de celle de la pyramide, a suscitĂ© comme souvent dans ces cas la de nombreux articles accusant la chanteuse de faire de la propagande pour les Illuminati. On peut noter lâabsence de la croix Ankh qui est pourtant un symbole Ă©gyptien bien ancrĂ© dans la culture contemporaine, Katy Perry a aussi visiblement prĂ©fĂ©rĂ© Ă©viter la barbe postiche. Dans les paroles de Dark Horse, nulle rĂ©fĂ©rence Ă lâAntiquitĂ© Ă©gyptienne, câest plutĂŽt la sorcellerie et Aphrodite Make me your Aphrodite enfin un Ă©cho Ă la culture grecque de ClĂ©opĂątre ! qui sont Ă©voquĂ©es. Alors pourquoi avoir choisi ClĂ©opĂątre comme modĂšle plutĂŽt que les sorciĂšres du Moyen-Ăąge ce qui a Ă©tĂ© fait lors dâun live promotionnel ou la dĂ©esse grecque ? Tout dâabord signalons que lâon reconnait bien dans âKaty PĂ€traâ la magicienne dĂ©crite dans la chanson elle transforme les hommes en tas de poussiĂšre en un instant, un peu comme MĂ©duse les pĂ©trifie, ce thĂšme est donc respectĂ© dans le clip. On peut aussi arguer que ClĂ©opĂątre Ă©tant grecque, Aphrodite est presque lĂ on distingue dâailleurs un vase grec, voir plus bas. LâidĂ©e de situer lâaction du clip en Ăgypte, a crazy long time ago, serait de la chanteuse qui souhaitait mixer la Memphis amĂ©ricaine actuelle, dont est originaire Juicy J le rappeur prĂ©sent sur le titre, et lâancienne capitale Ă©gyptienne. Dans le titre comme dans son vidĂ©o-clip, Katy Perry incarne une femme mystĂ©rieuse, indĂ©pendante et dangereuse la sorciĂšre par excellence, il est conseillĂ© Ă ses amants de se mĂ©fier avant de succomber⊠ClĂ©opatre et Marc Antoine photographie Louisonze Ătant donnĂ© la mĂ©galomanie des chanteuses pop amĂ©ricaines, la rĂ©putation de la grande reine Ă©gyptienne puissante et indĂ©pendante, dangereuse pour ses multiples amants est une parfaite incarnation des paroles de la chanson. ClĂ©opĂątre pourrait ĂȘtre une icĂŽne fĂ©ministe son pouvoir repose sur son intelligence et sa façon de rivaliser et collaborer avec les hommes de pouvoir de son Ă©poque en se considĂ©rant comme Ă©gale, voire supĂ©rieure, Ă eux, sa beautĂ© nâest Ă lâorigine pas son attrait principal. ClĂ©opĂątre est souvent utilisĂ©e comme avatar par des personnalitĂ©s fĂ©minines de la pop Madonna lors du Superbowl de 2012, Cher, Britney Spears, Kim Kardashian⊠il y a mĂȘme eu des comĂ©dies musicales. Stacey Schiff rappelle dâailleurs que sous le rĂšgne de la reine grecque, les femmes Ă©gyptiennes Ă©taient plus libres quâailleurs en MĂ©diterranĂ©e. Les mystĂšres de lâĂgypte et le soupçon de magie qui rĂšgne dans lâimaginaire collectif Ă son propos finissent dâen faire le cadre idĂ©al. La chanteuse, qui incarne aussi une dĂ©esse puissante quelques instants dans le clip lorsquâelle dĂ©ploie ses ailes de MaĂąt au sommet de la pyramide offerte par le dernier prĂ©tendant, est entourĂ©e dâune cour uniquement fĂ©minine et supĂ©rieure les femmes chats, en totale opposition Ă ses serviteurs bleus, Ă ceux de ses prĂ©tendants, rouges, et Ă ses prĂ©tendants eux-mĂȘmes, tous de sexe masculin seul le rappeur Juicy J semble ĂȘtre du bon cĂŽtĂ©, bien quâen retrait, et il nâest pas vraiment humain. La reine sâassoit de plus sur les plus grands dieux du panthĂ©on Ă©gyptien ! Elle dĂ©truit mĂȘme dans une premiĂšre version du vidĂ©o-clip ensuite modifiĂ© un prĂ©tendant porteur dâun bijou sur lequel est Ă©crit en arabe Allah, bel anachronisme dont le sens serait Ă approfondir la question des basket portĂ©es par les esclaves est certainement dâun tout autre ordre, plus marketing, tout comme les offrandes alimentaires qui sont apportĂ©es par un prĂ©tendant. Les rĂ©fĂ©rences sont Ă©galement purement graphiques. Les dĂ©cors du clip reprennent bien entendu lâiconographie Ă©gyptienne, on y trouve des hiĂ©roglyphes en pagaille, des scĂšnes funĂ©raires Ă©gyptiennes derriĂšre le trĂŽne est figurĂ©e la pesĂ©e des Ăąmes, des colonnes roses, etc. La barque sur le Nil et la pyramide faisant partie des clichĂ©s les plus efficaces pour crĂ©er une ambiance Ă©gyptienne. Le Papyrus de Hounefer, un exemplaire du Livre des Morts, British Museum domaine public Tout cela est bien entendu totalement anachronique, ClĂ©opĂątre ayant vĂ©cu dans une Alexandrie grecque, et non au milieu des pyramides et de temples couverts de hiĂ©roglyphes. Ce phĂ©nomĂšne remonte Ă lâĂ©gyptomania qui saisit lâEurope suite Ă la campagne de NapolĂ©on ClĂ©opĂątre nâest plus reprĂ©sentĂ©e comme une noble de la pĂ©riode moderne, mais comme une Ă©gyptienne au sein dâun dĂ©cor pharaonique, et non ptolĂ©maĂŻque, une tradition hĂ©ritĂ©e de la peinture romantique puis du théùtre et du cinĂ©ma. La scĂšne dâintroduction sur la barque joue sur la façon typiquement Ă©gyptienne de reprĂ©senter les personnages de profil caricaturĂ©e par la chanson Walk Like an egyptian ou encore AstĂ©rix, plusieurs mouvements de la chorĂ©graphie utilisent ce code visuel. La position de la chanteuse Ă©voque la cĂ©lĂšbre ClĂ©opĂątre du Vatican qui marqua lâhistoire de lâArt et des reprĂ©sentations de la reine. On peut aussi repĂ©rer un Ă©cho de lâĂ©pisode de la perle quand Katy Perry boit ce qui reste de lâun de ses prĂ©tendants gourmands dans une coupe, une scĂšne qui eut son heure de gloire dans lâhistoire de lâArt. Cependant on trouve dâautres clins dâĆil Ă lâAntiquitĂ©, on repĂšre ainsi une tĂȘte de bĂ©lier assyrien Ă lâavant du char dâun prince ou un vase grec au pied du trĂŽne voir la derniĂšre photographie de lâarticle, Ă©cho aux origines grecques de ClĂ©opĂątre ? Amphore panathĂ©naĂŻque Ă figures noires, MusĂ©e Vivenel © Christian Schryve, MusĂ©e Antoine Vivenel, CompiĂšgne Lors du Prismatic World Tour qui a suivi, le triangle formĂ© par le mot âPrismâ qui pointait vers le bas dans les supports promotionnels de lâalbum est inversĂ©, Ă©voquant une pyramide, symbole utilisĂ© dans les dĂ©cors du spectacle. Katy PĂ€tra est donc lâavatar avide et puissant de Katy Perry, plus habituĂ©e aux personnages fĂ©minins son palais est dâailleurs rose bonbon, mignons, sexy⊠et inoffensifs. Sans complexe, et sans se justifier, elle incarne une femme puissante, indĂ©pendante dâune certaine façon puisquâelle exploite les hommes et leurs richesses et impĂ©nitente. Sa sorcellerie ne la mĂšne pas au bĂ»cher comme tant dâautres, mais lui permet au contraire de rĂ©gner sans partage. On retrouve une version âpositiveâ de ClĂ©opĂątre, qui nâest plus la reine dĂ©chue poussĂ©e au suicide, mais une femme immortelle ; il subsiste nĂ©anmoins le clichĂ© sĂ©culaire de la femme avide, manipulatrice et vĂ©nĂ©neuse il faut faire attention aux femmes de pouvoir, leur lĂ©gitimitĂ© est Ă questionner, semblent nous dire la chanson et le clip. Une inversion capitale sâopĂšre nĂ©anmoins avec les reprĂ©sentations prĂ©cĂ©dentes de la reine Ă©gyptienne alors que ClĂ©opĂątre VII sĂ©duisait les maĂźtres du monde âoccidentalâ ceux du monde romain, Katy Perry est courtisĂ©e par des hommes orientaux uniquement, quâelle rĂ©duit Ă nĂ©ant de façon systĂ©matique aprĂšs les avoir pillĂ©s. De lĂ Ă y voir une mĂ©taphore de la politique amĂ©ricaine⊠En incarnant une icĂŽne inĂ©vitable de la culture pop, Katy Perry sâancre dans une tradition ancienne. En plaçant le cadre du vidĂ©o-clip en Ăgypte ancienne, elle associe sorcellerie et pouvoir de façon efficace en Ă©vitant les clichĂ©s autour de la sorciĂšre nez crochu, quâon prĂȘte dâailleurs aussi Ă ClĂ©opĂątre mais qui nâest jamais repris, maison dĂ©labrĂ©e au fond des bois, balais, chapeau noir, bĂ»cherâŠâŠ sauf peut-ĂȘtre celui du chat de la sorciĂšre ! Fabien BiĂšvre-Perrin, "Katy Perry reine du Nil â Dark Horse", in Fabien BiĂšvre-Perrin Ă©d., Antiquipop, Lyon, 17/02/2016 [ISSN 2553-4114]. URL consultĂ© le 25/08/2022 Fabien BiĂšvre-Perrin Fabien BiĂšvre-Perrin est MaĂźtre de confĂ©rences Ă l'UniversitĂ© de Lorraine, membre du laboratoire HisCAnt-MA et membre associĂ© au Centre Jean BĂ©rard. Il gĂšre les carnets Antiquipop et Klinai sur la plateforme HypothĂšses. Ses recherches se concentrent sur l'archĂ©ologie de la Grande GrĂšce et de l'Illyrie ainsi que sur la rĂ©ception de l'AntiquitĂ© dans la culture populaire et la politique contemporaines.
Ence jour de lancement de la COP 27 sur le climat à Charm el-Cheikh, la Cie Impro Infini proposera un spectacle interactif et divertissant sur la façon d'agir concrÚtement sur son empreinte carbone. Franck Buzz Co-fondateur et co-directeur artistique de la Cie Impro Infini Romain Abasq Comédien, improvisateur, metteur en scÚne de la Cie Impro Infini Auditorium -
Lasolution à ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre P. Les solutions pour FILM A GRAND SPECTACLE EN COSTUMES DE L ANTIQUITE de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle . Voici Les Solutions de Mots Croisés pour "FILM A GRAND SPECTACLE EN
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