Hardiles gars Hardi les gars, vire au guindeau Good bye farewell, good bye farewell Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourra ! oh Mexico ho, ho, ho Au cap Horn, il ne fera pas chaud Haul away hé, hou là tchalez À faire la pêche au cachalot Hâl’ matelot et ho hisse et ho Plus d'un y laissera sa peau Good bye farewell, good bye farewell
Agrandir l'image Chants de mers et de marins État NeufTous les standards pour accordéon diatonique en rapport avec la mer et les marins, et d'autres chansons moins connues en format paysage sur du papier recyclé et agrémenté de photos et de dictons sur la mer. Vous trouverez également dans chaque recueil une recette de cuisine, en rapport avec le sujet… et bien sûr, les paroles des chansons voir détails plus bas ! Plus de détails En stock-Expédition 24/48h En savoir plusLes morceaux sont classés en trois niveaux de difficulté facile / moyen / difficile.Le CD d'accompagnement est composé de deux versions de chaque morceau, l'une à vitesse normale avec un accordéon diatonique en différentes tonalités et autres instruments, l'autre pour travailler, à vitesse lente sur un accordéon seul en Sol/Do. Livret de tablature et CD notation s'effectue pour un accordéon en Sol/Do G / C mais fonctionne pour toutes les tonalités. Il suffit de considérer que l'on joue en Sol/DO et de suivre le schéma des claviers principe de la solmisation relative.Sommaire volume 1 Sur la route de San Francisco, Le petit matelot, All for me grog, La côte Mon petit garçon, Donkey reel, Du rhum des femmes, A Nantes à Nantes, Pique la baleine, Hardi les gars vire au guindeau, Polka des marins, Sur les bancs de Terre-Neuve, Martiniquaise, Quand nous partîmes de Toulon, Hourra les filles à 10 deniers, Trois matelots du port de Brest, Adieu cher camarade, Tri martolod, Les filles de Lorient, L'auberge de la fille sans coeur, Y'a 10 marins sur mer. Question 0Pas de questions pour le moment. Votre question a été envoyée avec succès notre équipe. Merci pour la question! Avis 0Aucun avis pour le moment Votre note* Nom* e-mail* Titre* Commentaire*Recommandez-vous ce produit ? Oui Non Captcha * Vous aimerez aussi
Hardimes fils, vire au guindeau Et n’dort qu’avec un oeil de clos Give me somme time to blow the man down. 4. Il donne à boire à ses matelots Hardi mes fils, vire au guindeau A grands cooups d’barre d’anspect dans l’dos Give me somme time to blow the man down. 5. Notre graisse aura mais pas les os Hardi mes fils, vire au guindeau
Auteur Joëlle Deniot, Professeur de Sociologie, Université de Nantes, membre nommée du CNUDans la France d’avant la fracture 40-45, il y a des écrivains fascinés par le music-hall. Il y a des poètes inspirés, bouleversés par les saltimbanques Certains se consumeront de passion, d’amour contrarié pour les belles héroïnes de la complainte réaliste de ce temps. C’est le cas de Robert Desnos, poète surréaliste dissident qui aima Yvonne George qui s’illustra dans la chanson vécue, qui reprit, au grand dam d’Yvette Guilbert, des airs du folklore traditionnel sur les scènes parisiennes. Yvonne George dont il ne reste pas que quelques traces sonores et quelques portraits tracés à la plume ou au pinceau, c’est ce visage ardent peint par Van Dongen, cette silhouette longue théâtralement sertie de velours vert, cette voix de diseuse acerbe chantant les destins sombres des filles et des marins. L’orient de ta voix Yvonne George et Robert Desnos La voix, la peau, le regard, premières pulsions de contact, fantasmées dès l’enfance. La voix qui porte la confidence. La voix qui érotise le secret des amants. L’amour deviendra chuchotement qui se perd dans les cheveux. Entre Ma voix, Sa voix, La voix se sont, avec Éros, tissés des liens lointains, complices et fascinants. Nous n’en traiterons, ici, ni de façon trop générale, ni de façon trop personnelle. Mais nous tenterons d’en atteindre une réalité topique »[1] à travers l’analyse d’une rencontre, en ses lieux, temps et style minutieusement spécifiques. Rencontre de deux personnages, certes, assez discrets, largement oubliés, mais tout de même, inscrits dans l’histoire et dans la légende. Rencontre témoignant, alors, idéalement, héroïquement de cet état où l’amour à la voix se mêle. Nous sommes dans l’entre-deux-guerres. Nous sommes dans l’effervescence nocturne de Montparnasse. 1925. Elle, c’est Yvonne George, elle est chanteuse de music-hall. D’abord, il la contemple. Il reçoit la présence douloureuse de sa voix. Lui, c’est Robert Desnos, il est poète, tôt venu au mouvement surréaliste dans les premières fièvres expérimentales, celles des effusions verbales »[2] entre veille et sommeil, celle de l’écriture automatique. 1929. Elle, vient de mourir. Lui, attend que, du poème, vraiment, vainement surgisse l’apparition de la mystérieuse vagabonde. J’ai rêvé de vous J’ai choisi comme thème central de recherche, l’art féminin de la chanson de langue française. Je me suis d’abord portée vers le répertoire réaliste de l’entre-deux-guerres. Berthe Sylva, Fréhel, Damia, Marianne Oswald … Des voix perdues dans le bruit et le passé du monde. J’ai écouté ces sonorités, ces paroles de nuit. Elles m’ont émue. Depuis, je les cherche. Depuis, je les découvre. De traces discographiques en traces visuelles rares, de grappes de témoignages en indices éclatés, je poursuis l’analyse rigoureuse et songeuse de ces fantômes aimés. Distant voices. Sur fragments d’archives plurielles et minces, je m’essaie à capter, décrire, ethnographier en somme, ces portraits de voix, ces portraits de vies, ces portraits de femmes. Je m’essaie à penser, à dessiner ce peuple féminin de diseuses de la complainte humaine et sociale, arrivées à la scène du cabaret et du music-hall, dans ce moment crucial de l’histoire économique, politique, artistique et morale du siècle. Que pèsent donc l’aventure et l’esthétique d’une voix, dans les ébranlements et les équilibres mondiaux ? C’est vers cette question de funambule - et non de sociologue, bien sûr - que je me suis tournée. Je n’étais pas bien loin désormais, d’ Yvonne et de Robert. Quelques photographies. Le célèbre portrait du peintre Van Dongen. Quelques indications de répertoire. Des enregistrements introuvables. Yvonne George, silhouette et interprète qui m’était apparue dans le sillage des mots de Desnos, resta longtemps, pour moi, une chanteuse inconnue, une voix du silence. Car si, pour l’essentiel, elle chante et des complaintes de marins et des romances sombres, elle reste, pourtant, à l’écart des grandes interprètes réalistes, à l’écart des derniers éclats de leur légende. Fêté par les amis de Montparnasse, le magnétisme de la féline n’est pas apprécié par les amis de Montmartre. On la nomme la diseuse snob, on parle d’elle en tant qu’interprète cérébrale. Un passé brutal, un détresse hors du commun la rapprochent des grandes héroïnes du genre réaliste. Mais elle se dit également fille de Nerval, déclare son dégoût des hommes, ne cache pas ses passions lesbiennes. Ce sont là des extravagances » qui l’éloignent de la chanson réaliste, attachée aux figures de la misère sociale, du destin, du mal d’amour, mais également aux stéréotypes masculins/féminins du monde. Alors, tandis que Damia et Fréhel, avant la môme Piaf, se transforment en véritables emblèmes populaires, tandis que celles-ci et d’autres deviennent les voix de ce peuple douloureux, marginal, sauvage », sans être subversif des chansons montmartroises …Yvonne George, elle, ne fascine qu’un cercle d’artistes élégants. Davantage inspiratrice que porte - parole. Ainsi, je suis d’abord entrée dans le désir de voir surgir un jour, l’écho de cette interprète réaliste, à la marge. Et je suis restée en cela dans le cours normal de mon enquête. Pour accompagner mon désir, j’ai suivi la voix de Desnos, ses nombreux hommages au regard, à la chevelure, aux mains, au souffle, au corps sublimé en somme, de celle qui se dérobait toujours. Toi qui es à la base des mes rêves et qui secoues mon esprit plein de métamorphoses et qui laisses ton gant quand je baise ta main.[3]Pour accompagner mon désir, j’ai écouté, je me suis récité ces hymnes hallucinés, dédiés à celle qui ne répondait pas. J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.[4]C’est alors que je suis sortie du cours habituel de mes applications studieuses à l’objet d’étude. J’ai rêvé d’Elle, de son absence, de son chant, à travers Lui. Je me suis insensiblement engagée dans l’attente inquiète de cette voix évanouie. J’ai rêvé qu’au détour d’une image, peut-être, plus pensive, qu’au détour d’un enregistrement inédit, j’allais la retrouver, familière, énigmatique. Mieux encore, j’ai rêvé de lumière subite, et de ravissement, j’ai rêvé de saisir une intuition vraie de sa présence vocale, humaine et scénique. J’ai pris au mot l’Amour de Desnos pour aborder cet éclat de voix ses lèvres, son visage, son silence et sa perte. …La chair palpite à son appel Celle que j’aime ne m’écoute pas Celle que j’aime ne m’entend pas Celle que j’aime ne me répond pas[5]Le dialogue amoureux entre Yvonne et Robert est un dialogue d’étrange nature, toujours différé, indirect, s’instaurant essentiellement entre deux langages, deux imaginaires distincts de la passion. Langage pathétique de la chanson pour Yvonne George, langage lyrique du poème pour Robert Desnos. Langages qui ne se parlent pas, mais langages qui s’interpellent à distance, langages qui se lient à contretemps. Drôle de chœur. Drôle de drame. Drôle de flamme. Au delà de l’échange entre homme et femme, ce dialogue amoureux se trame, se consume entre deux poétiques, au croisement bien incertain. Mais cette incertitude a fait naître et ce qui me bouleverse et ce qui m’intéresse, ce qui donc me retient auprès de ces deux protagonistes, auprès de ces deux figures amoureusement équivoques, car toujours solidaires et toujours étrangères. Et c’est bien, sur ce point de l’impossible rencontre entre deux poétiques de la Passion que j’ai fait voyager mon rêve ; sur ce point également que j’ai retrouvé le chemin raisonné de mon objet d’étude dépeindre comment cette diseuse, ce poète, sans grande connivence de culture et de code, mais soumis aux charrois des circonstances et du temps, furent traversés par la troublante aventure du chant des mots … Ce lieu où l’Autre advient, où se prépare, s’entend, se dit ce qui fait événement pour soi. Valparaiso Hardi les gars Vire au guindeau Good bye Farewell, good bye Farewell Hardi les gars Adieu Bordeaux Hourra pour Mexico – ô – ô – ô 1930. La période correspond à l’apogée de l’empire colonial français. Damia chante Les goëlands , Florelle, J’attends un marin , Berthe Sylva, La légende des flots bleus, autre classique de la chanson réaliste. Les marines sont les chansons du moment. Au Caphorn, il ne fera pas chaud All well, eh Au lac sale Pour la fête au cachalot Un matelot Oh eh hisse eh ohVoix de poitrine, argot de matelot, phrasé appuyé, notes d’attaque âpres, volume vocal ample c’est en ces tonalités abruptes et sur cet air de folklore à vocation chorale, que j’entendis, pour la première fois, un enregistrement de la chanteuse Yvonne George. Plus tard, il laissera sa peau Good bye, Farewell Good bye, Farewell Adieu misère, adieu bateau Hourra pour Mexico – ô – ô – Et nous irons à ValparaisoCette première rencontre tant espérée, me surprend. Ce qui me surprend, c’est d’abord un manque de singularité dans le style chanté. Les paroles enflammées de Desnos m’avaient fait imaginé tout le contraire. Chercher une voix, c’est inventer sa beauté, c’est déjà commencer à l’aimer. Pourtant , là , à la première écoute, je suis déçue. Et restant dans le paysage vocal de mes investigations sur la chanson féminine, je n’y trouve alors, ni l’assurance de timbre de Berthe Sylva, ni la violence d’émotion d’une Damia. Je suis déçue, mais je suis troublée aussi, par l’ambivalence très audible de cette voix chantée. Tantôt elle avance avec l’énergie d’une Fréhel, tantôt elle se moque, elle évoque la raillerie d’une Marianne Oswald. Dès la deuxième écoute, je suis frappée par l’étrange impression que, dans la voix de cette femme, il existe plusieurs voix qui se cachent, se répondent, se révèlent tour à tour. Tout se passe comme si une certaine monochromie de l’interprétation réaliste était, ici, déjouée, biffée par le travail d’une voix de l’entre-deux. La mélodie bien rodée, est par endroits zébrée d’un détail, d’un punctum, d’une exclamation, d’un rire, d’une inflexion de la voix parlée. Ces écarts vibrent comme une coupure, une blessure, une ruse au détour du chant, de sa rengaine, de ses moires. Cette intuition va se préciser à la découverte des autres titres de son répertoire. Là ce sont tous les jeux de déplacements pressentis dans la chanson de marin qui s’amplifient et révèlent leurs différentes facettes. J’ai pas su y faire La mort du bossu Adieu chers camarades Pars…De la voix profonde à la voix claire, de la gouaille au désespoir, à l’appel claironnant, révolté, du phrasé grinçant aux nuances voilées de la mélancolie, c’est tout le théâtre des voix féminines du temps qui traverse cette voix. D’une chanson à l’autre, c’est l’écho soudain de Florelle, d’Yvonne Printemps, d’Arletty qui effleure les sens et s’évanouit. Cette voix ne me déçoit plus. Elle me parle. Chercher une voix, c’est trouver à aimer. Son style est celui de la métamorphose. Et l’interprétation de ces chansons dites chansons vécues » est un véritable art de composition. Ce qui l’éloigne de l’art plus expressif de voix réalistes iconiques comme celles de Fréhel, Damia ou Piaf. Cette femme n’est pas star, mais actrice. Elle sculpte chaque chanson dans le matériau du texte, du scénario pour faire vivre, entre le masque et la peau, le personnage, les personnages qui aspirent à quelque brève incarnation… le temps d’une chanson. La transe que convoque cette voix n’est ni dans le timbre, ni dans la résonance, ni dans la puissance, mais dans la modulation épidermique du récitatif. Cette diseuse tantôt goualeuse, tantôt lyrique, cette chanteuse à plusieurs voix qui faisait de la chanson un prétexte à être une autre[6] », inquiète même Yvette Guilbert lorsque, dans son tour de chant, elle introduit des airs du folklore dont la dame à la voix pointue et aux longs gants noirs, se veut la spécialiste exclusive. Commencer à écrire, décrire une voix, c’est d’abord inventer son amour pour elle. C’est ainsi qu’avec Yvonne George, je a suffi qu’elle chante Dans une langue plus descriptive et plus directe que celle des poèmes composant le Recueil A la mystérieuse, Robert Desnos âgé de vingt ans, journaliste occasionnel à Paris-Soir, consacre quelques articles éblouis à l’interprétation d’Yvonne George, chantant à l’Olympia. C’est ainsi qu’il entre en écriture amoureuse transportant le lecteur - spectateur dans une véritable scénographie de la rencontre miraculeuse. Las de l’inexplicable tristesse du temps Nous nous réfugions au music-hall /…/ Ventriloques rococo Exploits des acrobates Rire provoqué par les clows et les excentriques/…/ La mélancolie s’y exalte bruyamment/…/ Mais voici qu’une femme … Visage d’aventure et yeux évocateurs Menue sur la scène immense Geste rare et cruel Marche, scandant, la mort du petit Bossu »/…/ Voici que sa voix émouvante s’élève …Ces premiers mots d’amour dédiés à la voix d’une femme », dont l’étrave gigantesque prend l’âme des spectateurs », sont animés par, ce que l’on pourrait nommer, une érotique de l’apparition. Elle se manifeste d’abord comme récit d’un envoûtement dont la tension est d’ailleurs tenue par l’intensité rythmique d’un texte à forte puissance incantatoire. Il a suffi pour nous purifier Qu’Yvonne George parût /…/ Il a suffi qu’elle chante Pour que nous prenions conscience La voix d’une femme Et l’océan déferle /…/ La voix d’une femme Les spectateurs sombrent dans les profondeurs /…/ La voix d’une femme Et dans ces têtes subjuguées Se réveillent /…/Comme si le texte gardait inscrit le tatouage de cet envoûtement dont le terme est bien, ici, à entendre sans modération, avec toute sa résonance magique primitive et tout son fardier d’anciennes légendes. Elle paraît et des yeux qui n’avaient pas pleuré, pleurent … »Face à la femme apparue, l’amour est d’abord ce consentement intime au merveilleux, cet abandon au mystère, au miracle à tous ces visages de l’inquiétude », comme les identifiait très justement Robert Desnos. L’inquiétude, le désir, le songe sont ici synonymes parce qu’ils fraternisent dans les nappes phréatiques de notre moi mythologique. La chanson, cette longue mémoire, cette rêverie populaire, ce bref suspens du temps, cette lumière aérienne de l’amour … parfois vous mène à ces hypnoses originelles. Certaines chansons par la vertu d’un mot plus précieux que l’alluvion de certains fleuves sauvages par la vertu d’un ton qui est celui des plus retentissantes paroles ouvrent ces portes des domaines désirables »L’envoûtement - on le voit - mobilise une veine imaginative qui dépasse la simple figure d’Yvonne George. Plus exactement, c’est sur l'invocation d’un flot d’images baroques que le sortilège va pouvoir opérer. Et qu' Yvonne pourra surgir dans l'onde des merveilles, en héroïne bouleversante des croyances insolites et des avenirs floués. Dans ces soutes du cœur, il y a … Le Chiffre 13 Le trèfle à 4 feuilles Le Vendredi, jour de veine Toute la mythologie populaire Vivant sur ces épaves des hautes magies naufragéesC'est Le merveilleux noyé par une Tempête née de ses œuvres Qui renaît dans les bas-fonds qui l’abritent. /…/ J’admire en Yvonne George la faculté de donner la vie à ce qui, si facilement, n’est que momie exhumée dans le sable du cette apparition proche du frisson, du frémir va se laisser traverser, exalter par le toucher sensuel, sensible et moral de la voix - cet être sublimé du corps. Aussi l’érotique de l’apparition se croise-t-elle en ces hommages scandés à Yvonne George, avec un érotisme cérébral de la voix. Desnos ne décrit pas la voix d’Yvonne comme un musicologue ou un mélomane. Il la suit des yeux…cette voix. Il la saisit dans son théâtre d’ombre et de lumière. Il en contemple les contours, le visage, les mains, l’espace, les décors. Mimique éloquente de comédienne Mimique poussée au plus haut du pathétique Cette femme apparue nous parle Au nom de l’amour et du désir /…/ Ce n’est pas une femme /…/ C’est une flamme /…/ »La sensualité de la voix s’instille grâce à cette vision qui la livre au regard de l’auditoire et du lecteur. Plaintes des amoureux Poésie éternelle de la révolte et de l’aventure Yvonne George les exprime par tous ses gestes, Son attitude, son existence même » /…/C’est sous l’emprise – le charme – de cette image augurale de la voix que l’on entre dans le grand rêve crépusculaire du chant et de son émoi périlleux. Le silence s’impose à toute une salle frivole Quand cette chanteuse étonnante Prend la parole » /…/Dans son texte sur l’érotique » fustigeant tous les vieillards, les censeurs et les eunuques », Desnos parle du nouvel art cinématographique comme avènement de l’un des plus puissants stupéfiants cérébraux du plaisir. Il semblerait que sa manière de mettre en scène la silhouette, le mystère et la voix d’Yvonne George…participe également de cette initiation récente à l’imaginaire filmique, à ses propres ressources et écritures érotiques. Sous l’égide, à la faveur des ténèbres … Ces femmes, ces hommes lumineux Accomplissent des actions émouvantes A titre sensuel. A l’imaginer, la chair devient Plus concrète que celle des vivants /…/leurs yeux plus beaux /…/ et c’est sur eux que se porte l’amour épars » dans les se perd dans la nuit et les étoiles, dans l’éblouissement naïf du héros lunaire offert au monde des regards passionnés. Et c’est bien dans la poésie native de ces faisceaux lumineux, prête à être découpée en auréoles », dans l’obscurité de la salle de spectacle et sous les feux de la rampe que Desnos dévoile sa passion, un être idéal, une voix, des yeux, son amour, sa muse promue comme le personnage, l’être si charnel de l’écran, à la majesté inaccessible des dieux ». C’est bien ainsi que Desnos nous fait découvrir sa femme - flamme plus surnaturelle que les langues de feu de la Pentecôte». L’écriture, en plans rapprochés, de la voix aimée convoque le rêve et l’artifice cinématographique en œuvre dans l’univers de Desnos. Aussi cette rencontre amoureuse se trouve-t-elle, en son expression, animée par les supports, les médiations et les effervescences artistiques de son temps. Cette érotique de l’apparition suspendue à la confidence fabuleuse de la voix se prolonge ici en une quasi mystique de la révélation. Je ne suis pas de ceux qui croient que l’amour le plus pur est un amour d’eunuque pour un mannequin de glace. Je reconnais que c’est une énigme Profonde posée à l’inquiétude humaine Que cette alliance en l’amour du spirituel Et du matériel. Mais cette union mystique Ne m’a jamais paru dans l’esprit de cette proposition de Desnos dans l’article intitulé Amour et cinéma que j’emploie cette expression de mystique de la révélation ». Car le toucher de la voix va de la peau à l’âme. Celle qui chante la douleur ravive intimement la plaie. Le chant suit son cours profond. Celle qui chante la passion conduit à des troubles secrets. Celle qui chante le caractère fulgurant des rencontres, la cruauté des départs ; le peu d’amour en somme et la tragédie d’aimer, emporte chacun dans les orages, les vagues d’une véritable maïeutique du désir. Au fond de nous-mêmes, Un personnage méconnu surgit /…/ Sommeillant en nous La passion s’éveille Et vous rappelle que le temps est proche Où nous devrions nous soumettre à la Loi des rencontres dramatiques. Elle nous enseigne la suprématie De l’amour sur les lois morales /…/ L’irrémédiable déchirement des vies sans folie ».C’est rien moins que la révélation à l’homme des exigences de son destin qui passe par la voix téméraire d’Yvonne. Une fois le souffle de cette grâce passée, Yvonne George, présence physique, peut d’ailleurs s’évanouir… A quoi bon dire qu’elle est belle Après l’impérieux examen de conscience Auquel elle nous a l’apparition, la disparition et le fantôme sort au bras du spectateur » pour voyager dans l’érotique de sa mémoire. Le phonographe après le cinéma, l’un et l’autre chers à Desnos, vient graver sa poétique consolation, combler pour l’homme ce poétique besoin de miracle » qui toujours le tourmente. Il me suffit à moi d’entendre un seul mot prononcé par une femme invisible pour l’évoquer de pied en cap et plus réellement, peut-être ; que sous son apparence terrestre[7] De ma voix à l’autre voix Ainsi décrit, du côté de la femme-voix contemplée, Eros semble ne s’exprimer et ne s’éprouver qu’au masculin. Et cela même si l’on sait que, finalement, tout abandon à l’émoi vocal brouille les frontières de sexe et place la voix- en ce lieu instable, ambigu - des troubles androgynes[8]. Toutefois on ne peut se contenter de faire disparaître cette femme qui chante », Yvonne George, en fantôme puissant de la mémoire. On ne peut se contenter de la figer - point de vue de Desnos - en muse aux sens silencieux puisque c’est, elle, que le chant d’aimer traverse, elle, qui provoque cette hallucination de l’œil et de l’âme, elle, qui propose le désir comme acte pathétique, elle qui lance, aux sources natives de sa voix, l’appel à une érotique du déchirement. Pars sans te retourner Pars sans te souvenir Ni mes baisers Ni mes étreintes Dans ton cœur n’ont laissé d’empreintes Je n’ai pas su t’aimer Pas pu te retenir Pars Sans un mot d’adieu Pars Laisse-moi souffrir Le vent qui t’apporte, t’emporte Et dussè-je en mourir Qu’importe Pars sans te retenir Pars sans te souvenir[9]C’est la chanson la plus caractéristique du style vocal d’Yvonne George on y retrouve et la mobilité du timbre et cette acuité de l’émotion fortement théâtralisée. La structure de la chanson est simple deux couplets, trois refrains. Une mélodie lente, répétitive. Un récit mélodramatique proche des chansons néoréalistes des années trente qui, lorsqu’elles parlent d’amour, parlent bien davantage de désamour que de bonheur d’aimer.[10]Pourtant, Yvonne George, par tout un jeu d’inflexions parvient à transformer cet air un peu monotone, un peu désuet en une plainte contrastée qui vous retient suspendu à la pointe de sa voix. Premier refrain voix forte, intonation provocatrice, lancée sur un ton ironique, presque persifleur. La chanson se poursuit sur un ton proche de la colère. A la reprise du refrain l’accent porte sur la vocable Pars » qui prend des allures de véritable coup de fouet sonore. Au second complet tout bascule… C’est de notre amour l’affreuse agonie et tout comme lui, vois, le jour se meurtRythme, prononciation, fluidité changent subitement de registre et de couleur. C’est l’entière texture de la voix qui se métamorphose. Alors, la vague des mots se déroule dans l’espace resserré d’un véritable tressaillement de la voix, parfois proche de l’inaudible. Ce qu’elle vit, joue et livre, c’est cet instant fragile d’avant les larmes. Et soudain la chanson se transfigure en un moment de chant tragique dont la détresse dépouillée vous surprend, vous prend, vous enveloppe. Tu ne sauras pas toute ma détresse Quand dans un baiser , une ultime caresse Tu t’en iras … avec mon pardon Le souvenir est un chemin très long Que l’on parcourt à reculons Pars …à peine effleuréBien des chansons populaires vont crescendo, explosent au final en un happy end sonore, si ce n’est moral. Celle-ci étrangement, se clôt sur l’expir d’un murmure ; celle-ci au bord des lèvres, à bout de souffle, littéralement, se meurt … d’amour. Voix chuchotée dans les tessitures aiguës ce qui est très paradoxal et techniquement délicat, variation extrême des modulations, étrange vacillement du silence il y a chez Yvonne George une audace interprétative, une approche libre, inhabituelle de la langue chantée qui met la voix au centre du poème. D’un autre poème plus populaire, d’un poème augural lesté de lyrisme, de sentiments, de chair, d’un poème plus lourd d’humanité, moins attaché au jeu formel des mots que le poème savant. Et c’est bien dans cette poétique première de la voix frôlée, de la voix affectée que se donne à entendre cette érotique indissociable de son esthétique et de son langage. Yvonne George met en présence réelle et évanescente de l’énigme d’aimer en offrant l’œuvre de sa voix, traversée d’exigence d’être et de dire. Le poème de sa voix incarne alors ce moment rare de transfiguration et d’inquiétude où le trouble érotique rejoint le trouble de l’art. Desnos sera d’autant plus stupéfait devant la chanteuse que le poème de sa voix, c’est aussi cet autre langage, ce sens que précède celui de la chaîne parlée, cette musique qui sous-tend, préforme toute signifiance, cette résonance attachée au verbe. Autrement dit, tout ce que cherche également l’inventeur d’acte poétique, surtout lorsque ce dernier s’inscrit dans le mouvement surréaliste des années 20 et que, partant en guerre contre la vaine littérature, il veut rendre aux mots leur force subversive, leur incandescente liberté. En découvrant Yvonne Georg et le chant de sa voix , Desnos contemple également son utopie poétique. Il la contemple, mais, en un miroir radicalement autre. Car, il y a bien de la distance entre la chanson du music hall et l’idéal lettré de l’esthétique surréaliste. Pourtant, c’est bientôt sa propre poésie qui lui deviendra étrangère. Une seule chanson de cette femme vaut mieux que tous mes poèmes » dira-t-il. L’énigme d’aimer se rejoue ici dans l’énigme d’écrire. Ecrire pour se faire aimer de qui l’on aime ; écrire, chanter pour adresser un amour. La crise amoureuse épouse la crise poétique. Il a suffi qu’elle chante pour que nous prenions conscience de notre lâcheté amoureuse de l’absence intolérable du pathétique dans notre vieS’abandonnant à l’amour douloureux d’Yvonne George, Desnos abandonne ses jeux d’écritures formels du Recueil de Rrose Sélavy faisant réponse à Marcel Duchamp, pour des textes dédiés A la Mystérieuse » dans lesquels il retrouve, à sa façon, la voix de la tragédie et des larmes. Peut-être découvre-t-il ainsi l’autre voix refoulée du poème. J’ai rêvé cette nuit de paysages insensés et d’aventures dangereuses, aussi bien du point de vue de la mort que du point de vue de la vie que sont aussi le point de vue de l’Amour. Toi, quand tu seras morte Tu seras belle et toujours désirable Si je vis Ta voix, ton accent, ton regard et ses rayons L’odeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup D’autres choses encore vivant en moi. En moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire Moi qui suis Robert Desnos et qui pour t’avoir connue, Aimée les vaut bien ; Moi qui suis Robert Desnos, pour t’aimer Et qui ne veux pas attacher d’autre réputation A sa mémoire sur la terre méprisable[11]Dans l’air du temps, sur les scènes repensées du music-hall – toutes les chanteuses néoréalistes de l’époque en témoignent – ce sont surtout des femmes, des femmes venues de l’expérience cruciale du chant de rues, qui vont, par leur énergie, leur flamme vocales définir un nouvel espace sensitif, un nouveau sensorium esthétique d’interprétation de la chanson populaire. Cette dernière, désormais plus proche des larmes, de la plainte que du rire ou de la révolte délimite une nouvelle configuration cathartique de réception, entre l’artiste héroïsé et son auditoire captif. Yvonne George, de ce point de vue, participe au mouvement d’ensemble de cette mise en lumière d’un sujet plébéien, tragique par le théâtre féminin de la voix. Les paroliers dorénavant écrivent pour des voix qui leur assureront peut-être, la popularité attendue. Dans ce paysage du divertissement et de l'émotion représentée, Robert Desnos, pareillement à d’autres artiste marginaux du moment Francis Carco, Kees Van Dongen, Henri Jeanson, Léonard Foujita, Jean Cocteau, Colette , s’engage dans la célébration de ces interprètes populaires et salue la valeur iconique de leurs chants touchés à l'âme, aux gestes par ce dialogue funeste et sensuel, de l'amour et de la mort. Dans cette période de crise économique sombre, de clivages sociaux exacerbés, des intellectuels côtoient réellement et idéalement les figures peu convenues de cette errance plébéienne. Ils voient dans le peuple, la peupleraie[12] la sève des souffrances, des corps et des forces. Dans ces rapprochements datés avec l’autre parole, celle de la chanson, l’autre art, celui des saltimbanques, avec l’autre monde ou plutôt avec l’autre côté féminin du monde, naissent des mystiques du ressourcement, de l’inspiration que partagent plusieurs artistes de ce temps de l’entre-deux-guerres. Desnos est l’un d’eux. Et sa rencontre avec Yvonne George porte l’écho de cette histoire. Mais rien ne sert de vouloir expliquer le destin amoureux, on peut seulement tenter de l’explorer, quand celui-là même vous attire en son sillage … Constatons, imaginons seulement que nous étions là devant la figure paradoxale, presque irréelle d’un désir demeuré désir », d’un amour-poème ; autrement dit d’un amour sitôt né que sublimé dans le langage du manque et de la perte. Eros se parlait, s’évoquait s’invoquait alors, dans une métaphysique de l’absence qui faisait d’Elle, ombre et voix tout à la fois, la figure même de l’altérité, la figure du péril extrême … Il la rejoignait dans ses dérives noctambules, ses voyages d’héroïnomane, aussi. Il n’y eut que les mots pour toute étreinte que les mots pour calligraphier des attentes, des baisers, des caresses… pour travailler - petit rêve d’éternité - la statue du visage et de la voix de la Muse silencieuse … Car aussi il subsiste dans la chanson une manière, un rêve de nommer l’amour autrement… Mais quand je me voudrais passion Les mots s’échappent et me laissent Ligotée dans ma déception Je peux chanter tout ce qu’on veut Laissez-moi juste y croire un peu Mais comme Higelin Comme les copains Je me demanderai toujours Comment faire des chansons d’amour Y’a un langage à inventer… Anne Sylvestre Comme Higelin in CD 2003 [1]Expression empruntée à Marguerite Yourcenar in Portrait d'une voix, Les cahiers de la NRF, Editions Gallimard, Paris, 2002 [2] Marie- Claire Dumas, Robert Desnos ou l'exploration des limites, Editions Klincksieck, Paris 1980 [3] Les espaces de sommeil, Desnos in Œuvres , Editions Quarto Gallimard, Paris, 2000, p. 540 [4]J’ai tant rêvé de toi, Desnos, p. 539 [5] La Voix de Robert Desnos, Desnos, op. cit., p. 546 [6]Expression de Robert Desnos [7]Voix de femmes, Desnos, op. cit. [8]Sur les scènes de cabaret de l’époque, une chanteuse, pas très éloignée d’Yvonne George, comme Suzy Solidor, le comprendra parfaitement et en jouera avec beaucoup de provocation. [9]Pars, chanson écrite par Lenoir en1926 [10]On pense à Escale de Suzy Solidor, dans une version voisine. [11]Non l'amour n'est pas mort, Desnos, op. cit., p. 543 [12] L'association peuple / peupleraie est librement adaptée d'une chanson de Jacques Bertin, La jeune fille blonde, extraite de Compact Disc du même nom, disques Velen, Septembre 2002. Joëlle DENIOT Professeur de Sociologie à l'Université de Nantes, membre nommée du CNU. Droits de reproduction et de diffusion réservés © VALPARAISO01 Hardi les gars, vire au guindeau Good bye, farewell, good bye farewell, Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourrah, oh! Mexico, O, O, O Au Cap Horn il ne fera pas chaud, Haulaway, Hé! Ou latch aller ! Pour faire la pêche au cachalot, Ha ! L’matelot, et ho-hisse et ho ! Plus d’un y laissera sa peau Good bye, farewell, good bye farewell, Adieu misère, adieu bateau, Hourrah, oh CHANTS DE MARINS - 11/17 - Les baleiniers La pêche à la baleine a été très florissante au 19esiècle, principalement dans les pays anglo-saxons mais aussi, ce qui est moins connu, en France. Celle-ci avait été le berceau des marins baleiniers - Basques et Normands y chassaient les cétacés près de leurs côtes dès le bas Moyen Age -, puis la pêche y avait périclité au point qu'à la fin du 18e siŠcle il n'existait plus dans le Royaume un seul harponneur en activité. Mais l'activité renaît sous la Restauration grâce à des mesures de relance gouvernementale. Un armateur américain, Jeremiah Winslow, sera le premier à en profiter. Dès 1817 il s'installe au Havre, dont il fait bientôt le premier port baleinier du pays, devant Nantes. C'est entre 1830 et 1850 que se situe l'apogée de la pêche ; en 1837, année record, 41 navires quittent les ports fran‡ais. Le den1ier voilier le Winslow rentrera de son ultime campagne en célèbre chanson du Père Winslow fait certainement allusion à l'armateur havrais ou à un de ses cousins, le capitaine Joseph Winslow Les baleiniers avaient certainement le plus dur et le plus hasardeux des métiers liés à la mer. Les campagnes pouvaient durer jusqu'à trois et quatre années. Les navires sillonnaient le Pacifique, des côtes du Chili à l'Alaska, à la recherche des baleines ; mais c'était surtout au sud de l'Australie et en Nouvelle-Zélande que se faisait la ces longs mois passés sur des mers souvent dures, les avaries et les naufrages étaient fréquents, comme le rappellent de nombreux journaux de bord de baleiniers. Parfois l'équipage se retrouvait isolé sur une côte inhospitalière, quand ce n'était pas sur une île peuplée d'indigènes hostiles. Les matelots traitent pourtant avec humour de ces évènements souvent tragiques, ainsi dans cette chanson de gaillard Sur un îlot de cannibalesNous avions dû nous réfugierPour voir si nous étions mangeablesIls commencèrent par nous durant les longues heures passées à virer au guindeau pour dépecer la baleine que les matelots chantaient le plus, pour soutenir leur travail. Deux chants à virer adoptés par la suite sur les long-courriers y font allusion Hardi les gars vire au guindeau et Le Père est certain par ailleurs qu'un répertoire original, spécifique aux baleinier a dû exister. Il semble malheureusement en grande partie perdu. Parmi les chants qui nous sont parvenus, beaucoup sont influencés par les mélodies anglo-saxonnes. La présence dans les années 1820 de nombreux marins américains - qui pouvaient constituer jusqu'aux deux-tiers d'un équipage - l'explique aisément. On peut supposer que les mélodies de Hardi les gars vire au guindeau, Encore un coup lahoura et Le Père Winslow sont passées par ce canal. D'autres chansons pleines d'intérêt ont survécu comme Pique la baleine ou Les la baleine BA Dans son livre Les Derniers baleiniers français, le commandant Lacroix publie aussi plusieurs chants inédits comme La Pêche baleinière ou Le Chant des baleiniers pour virer au guindeau. Ces textes, très "marins", riches en détails techniques et en expressions de métier, décrivent bien la vie des baleiniers ; ils ont sans doute été composés ou refaits par quelques officiers ou chirurgiens de l'Arrière, bons praticiens de la pêche et familiers du chant populaire Une autre chanson publiée par le commandant Lacroix, vraisemblablement d'origine plus ancienne, mêle plusieurs thèmes traditionnels Le Pont de Morlaix, Le Navire merveilleux ; le refrain décrit les diverses opérations du charpentier affûtant les outils que lui passe un matelot Pique la baleine Joli baleinier Passe-moi la pelle Je veux l'aff–ter. J'ai rencontr‚ mam'zelle Hélène Pique la baleine Joli baleinier Allons naviguer La fille de mon capitaine Pique la baleine Joli baleinier Arrête à tourner. ..."Et la chanson continue par un nombre indéfini de couplets au gré de l'imagination du conteur qui décrit la vie à bord. La tradition indique cinquante couplets au bout desquels on recommence."